Depuis quelques jours, le soleil, une légère augmentation des températures et ce petit je ne sais quoi dans l'air nous rappellent comme tous ans à cette époque que le printemps approche, qu'il est à notre porte. Les petits vieux se risquent dehors, le moral réconforté, les filles se hâtent un peu vite de montrer leur nombril et leurs jambes, brimées par cet hiver long et rigoureux qui les condamnait à rester emmitouflées dans leurs manteaux - mais l'imagination ne leur manquant jamais, elles réussissaient néanmoins à rester sexy - en tout cas désormais avec ce soleil qui luit, on allait voir ce qu'on allait voir. Je leur fais confiance.
Les moineaux friquets eux aussi s'excitent derrière mes volets, piaillant tôt le matin et chiant n'importe quand sur mon balcon. Les pigeons et les pies se disputent des territoires faits de pelouses et d'arbres du domaine que les jardiniers ont réinvesti pour préparer les parterres qui fleuriront bientôt.
Enfin, dernier signe de ce printemps à l'approche bien que je n'en vois pas réellement le lien de cause à effet, plusieurs fois cette semaine en allant travailler, alors que j'approchais de mon bureau à Paris, entre Marais et Châtelet, tôt le matin quand les cafés ne sont pas encore ouverts, j'ai croisé des travelos. Echassiers de nuit perchés sur leur hauts talons, titubants au bras d'un dernier client ou d'un ami charitable, Laurel et Hardy version trash, ils regagnaient leur antre en tortillant du cul comme des barques à la godille.