Extension du Licra, risque de claquage

Publié le 17 mars 2010 par Copeau @Contrepoints

La LICRA est un produit merveilleux. A ne pas confondre avec le Lycra, ©, ®, ™ et tout ça, qui est aussi un produit merveilleux, mais moins, puisqu'il se contente d'être extensible dans le domaine du vêtement. Alors que le premier, lui, est extensible à tous les domaines, dont celui de la lutte, que dis-je, la dure lutte contre le racisme latent ou exprimé de notre vilaine société de gens méchants qui ne supportent pas le vivrensemblisme.

Et ça commence par les chroniqueurs.

Oh, je ne parle pas ici de types qui, cachés derrière de vagues blogs inconnus des médias mainstream, se piqueraient de commenter l'actualité sans prendre de gants !

Non.

Je parle ici du Chroniqueur Officiel, adoubé par ces mêmes médias, et qui se sont fait commerce de leur impertinence et/ou impolitesse, de leur mordant, et qui ont utilisé la profondeur de leurs réflexions pour amener à l'attention du public des sujets jusqu'alors délaissés.

Certes, l'impertinence, l'impolitesse, le mordant et la réflexion profonde ont, en réalité, assez rapidement déserté les plateaux télés que les patrons doivent policer d'autant plus qu'ils ont des comptes à rendre, peu ou prou, avec le pouvoir que justement, l'impolitesse, l'impertinence et tout le tralala pourraient agacer.

Tout ceci pour dire qu'un type comme Zemmour entre donc parfaitement dans cette petite case étroite mais bien balisée du chroniqueur ad hoc pour animer les mornes plateaux en mettant un peu (oh, rien qu'un peu) d'huile sur un feu de paille.

Son but est simple : faire parler de l'émission. On lui laissera donc carte blanche – n'appelez pas la HALDE, ce n'est qu'une expression – et il pourra donc à loisir sortir deux ou trois petites saillies qui feront glousser les uns et s'effaroucher les autres. Rapidement, quelque pompier de l'audimat aspergera d'eau festive et bénite les quelques flammèches qui auraient pu se développer, et hop, on passera à autre chose.

Mais heureusement, le produit dont j'ai parlé, véritable Zippo des polémiques en carton, en introduction permet de raviver les cendres – mêmes froides.

C'est ainsi qu'on apprend, mi-goguenard, mi-consterné, que la LICRA a décidé dernièrement de s'agiter un peu en lançant une offensive tous azimuts contre le méchant Zemmour qui fait rien qu'à casser leur République du Bisounoursland.

L'affaire ? Elle est décrite dans cet article et on peut la résumer ainsi : Zemmour a dit – accrochez-vous, ça roxxe grave – que « les Français issus de l'immigration étaient plus contrôlés que les autres parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes… C'est un fait. »

C'en était, évidemment, beaucoup trop pour les gens de la LICRA : cet énoncé du chroniqueur brise en petits morceaux scintillants le beau miroir déformant dans lequel ils aiment regarder le monde. Le monde réel ne peut pas, ne doit pas, n'a pas le droit de venir les effleurer ! Ce sont des êtres extrêmement sensibles à l'extrême.

Et dire que la population carcérale compterait plus de Noirs et d'Arabes, c'est extrêmement invérifiable donc extrêmement faux.

On pourra au passage s'étonner que la LICRA s'affole de cette honteuse constatation, mais qu'elle ne remet même pas en question le sens de la causalité proposé par Zemmour.

En effet, il peut être tout aussi logique de poser que la plupart des gens en prison sont Noirs ou Arabe parce que ce sont ceux qui sont les plus contrôlés par la Police. Après tout, ça ne change rien à l'abominable fait extrêmement invérifiable donc extrêmement faux qu'il semblerait que, éventuellement et avec plein de précautions ici et là, hypothétiquement, potentiellement et possiblement, il y aurait plus de Noirs et d'Arabes dans les prisons que de Jaunes ou de Blancs.

Moyennant quoi, Zemmour est taxé, ni plus ni moins, de raciste.

Compte-tenu de la petite case dans laquelle sont rangés les chroniqueurs de son genre, il est étonnant qu'il n'ait pas chopé cette étiquette plus tôt, bien qu'en réalité, on soupçonne qu'il ne le soit pas du tout (pour rappel, le mot « raciste » a un sens et une définition qui font que son utilisation à n'importe quelle sauce le rend complètement galvaudé).

Et là, nous venons de rentrer dans le domaine du crimepensée : non seulement, il ne faut plus dire des faits (qu'il est interdit de vérifier par la loi), mais en plus, laisser supposer que ceux-ci, mêmes tus, existeraient encore malgré tout constitue un délit : « Quand Eric Zemmour dit que la discrimination est un fait, l'animateur doit fixer des limites et dire que c'est un délit. »

Car voyez-vous, amis Nounours du Bisounoursland, la discrimination n'existe pas. Ce n'est pas un fait : la discrimination est un non-fait, les statistiques ethniques n'ont pas le droit d'exister, et constater avec ses yeux que les violences sont statistiquement plus le fait de certains que d'autre est une honteuse aberration.

Mais ça ne s'arrête pas là ! Quand je parlais d'offensive tous azimuts, je ne me trompais pas, puisqu'il convient aussi de noter que, non contents de se taper le rare chroniqueur du PAF qui grattouille un peu, la LICRA décide d'attaquer la PoliceNationalePapiéSiouplait en lui reprochant une certaine complaisance vis-à-vis de supporters racistes.

Eh oui : il est féheucond, le ventreuh de la Béheuteuh, puisqu'il accouche encore une fois de méchants policiers qui sont complaisants vis-à-vis des racisses et des extrêmisses : ils sont restés de marbre devant des supporters, excités comme des pous, qui braillaient, l'haleine probablement lourde des mauvais alcools qu'ils avaient ingérés quelques minutes auparavant, des choses comme « À bas les bougnoules » et « Hitler président« .

Et là, j'ai une question à messieurs de la LICRA : qu'aurait dû faire la police ?

Charger ces supporters, au risque de créer un débordement dont l'issue est parfois très au-delà d'un simple rappel des règles du vivrensemble ? Tenter de disperser les méchants, à coup de terrible flashball ?

J'écarte volontairement l'idée qu'on puisse leur demander gentiment d'arrêter de brailler des vilains slogans, avec ou sans porte-voix : je crains que ce ne soit pas tout à fait réaliste, et puis, c'est tellement pas dialogue-friendly, si peu société d'ouverture à la diversité, vraiment pas assez vivrensemble.

En somme, la LICRA souhaite que la police se mette, brutalement, à faire un travail de mâtons, chose que la République du Bisounoursland se refuse pourtant à faire depuis quelques décennies maintenant. C'est surprenant de la part d'une association qui vise à l'amitié, les câlins et les papouilles humides entre les gens.

Ou alors, la LICRA propose-t-elle de servir d'intermédiaire entre la police et ces groupes fachoïdes ? Je les y encourage : rien de tel qu'une discussion, posée, rafraîchissante, autour d'une bonne bière par exemple, avec ces intéressants spécimens : peut-être une fois les militants de la LICRA passés par le « dialogue » ouvert et constructif avec ces personnes comprendront-ils mieux que la réalité n'est décidément pas prête à se plier à leurs désidératas…

À moins bien sûr que ce que cherche la LICRA, c'est, comme beaucoup d'autres – CRAN, HALDE, quelqu'un, là, dans le fond, non ? – une place au chaud avec prébendes, soirées petits-fours, putes de luxe et champagne au frais de la République Citoyenne et Festive ?

Au passage, notez cette étonnante opposition de comportement, de budget et de façade entre la République du Bisous, celle qui est vendue au citoyen, et la Citoyenne & Festive, derrière la façade, réservée à ceux qui palpent …

Pendant ce temps, le monde continue d'avancer, toujours ">">" class="spip_out">aussi peu Bisounours.

Heureusement, cette fois-là, c'est l'ETA qui prend et non la « diversité« . On peut donc en parler : plus d'une centaine d'articles dans la presse.

Patrice Point appréciera.

Sur Contrepoints :
Rapport sur le racisme sur internet : Les pratiques très critiquables du MRAP
Etat de la liberté d'expression en France

Image : Logo de la Licra.