Je me suis récemment rendue à la JGM. Galerie pour y admirer l’installation et la projection de Keith Sonnier : DIS-PLAY II.
Vous le savez déjà, j’adore cette galerie ! Pour son espace, sa situation mais également pour l’accueil et surtout le professionnalisme de ses employés. Ceux-ci sont toujours disponibles et souriants bien que fort occupés. Mais surtout, ils sont imprégnés de leur sujet, prêts à partager leur savoir comme leurs impressions. Dès lors, c’est toujours un plaisir de me déplacer jusque chez eux. D’abord pour les artistes qu’ils proposent, mais également parce que je suis certaine d’ y faire une belle rencontre, qu’elle soit humaine ou artistique… Et vous le savez aussi, les rencontres, c’est ma grande passion ! Bon les chevaux aussi (cf Omar Sharif ;-) mais c’est pas le sujet.
Et bien mission accomplie ! J’allais à la JGM pour l’expo d’un artiste et j’en ressors avec le catalogue d’un autre ! C’est ça la vie d’une single citadine en vadrouille…
Mais revenons-en à nos artistes. Keith Sonnier présentait donc le deuxième volet de sa série DIS-PLAY. Une installation composée de blocs de caoutchouc-mousses, de carreaux de verre et de poudres fluorescentes, éclairés par des néons blancs et un stroboscope. Le tout installé dans une pièce sombre, autant vous dire que ça en jetait un max !
(carton du vernissage parce que qui dit noir dit pas de photo)
Plus sérieusement : la scénographie bien pensée de ces volumes, additionnée aux poudres fluo, donnait l’impression d’être dans un monde futuriste, apocalyptique, où n’auraient survécu que les esprits les plus brillants, les plus singuliers, malgré le fait d’avoir été bien touchés. Car les traces de poudres font penser à des éclaboussures émanant de l’intérieur des pièces, à l’image de traces de sang qui auraient pu être relevées sur une scène de crime par un certain expert de Miami ou Manhattan…
Impressionnante, lumineuse, mystérieuse, cette installation pousse à la réflexion. Elle effraye aussi un peu, mais garde un ton super « techno-fluo », en particulier pour une œuvre datant des années 60-70 !
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Je me dirige ensuite vers l’étage du bas de la galerie où sont exposées quelques pièces représentatives des expositions précédentes… Et là, je flashe littéralement sur le travail d’un « faiseur de paradis artificiels »…
Bon pas de nom, pas d’indication, du coup je m’en remets au gentil jeune homme de la galerie qui passait par là et voilà : Rob Wynne est un américain peu connu en France mais qui a une certaine renommée internationale. En manipulant le verre et les feuilles d’argent, cet artiste arrive à des résultats étonnants qui pourraient se situer entre Alice aux pays des merveilles et Jeff Koons ! Aussi gliters qu’interrogateurs, des mots de verres forment des espèces de graffitis en relief, comme un art mural en miroir. Les phrases sont interrogatives, révélatrices et les sculptures en verre soufflé sont à la fois enfantines et désaxées. Des champignons vénéneux aux branches d’arbre avec des yeux, nous sommes clairement dans le fantastique, dans l’expérimentation des sens, voire dans un monde à part à la manière d’un esprit drogué…
Et c’est en effet en voulant faire référence aux cabinets de curiosité du XVIII° siècle, que Rob Wynne a monté cette exposition. Bien sûr, je n’en aurai qu’un aperçu mais ne peux que vous conseiller le site de cette artiste néo kitsch, prenant peut-être ses rêves pour des réalités, mais sans jamais tomber dans un style onirique naïf. Dans son travail, la société moderne et ses questionnements sont bien présents.
Et si vous désirez voir l’une de ses œuvres de vos propres yeux, rendez-vous chez DIOR rue Montaigne, parce que nous aussi on adore son « J’adore » ;-
Résultat deux supers artistes : Rob Wynne & Keith Sonnier (ce dernier présent jusqu’au 24 avril) découverts grâce à la JGM. Galerie : 79, rue du Temple 75003 Paris