Un sport à part entière qui nécessite des capacités bien spécifiques et une discipline exemplaire. Loin des ballades que vous pouvez pratiquer en Camargue, l’équitation allie subtilement des qualités d’écoute et de compréhension entre le cavalier et sa monture. Un apprentissage long qui va demander beaucoup de sacrifices et de patience pour établir une relation de confiance avec l’animal.
« Monter un cheval vous donne un goût de liberté »
Helen Thomson
Dans un premier temps sauvage et primaire, le cheval saura ensuite apprendre la discipline et le respect du cavalier pour former un binôme quasi-fusionnel.
Pour essayer de comprendre cette relation passionnelle, j’ai décidé de suivre une jeune cavalière durant une journée de concours complet. C’est une épreuve assez éprouvante pour le cheval et son cavalier, qui se déroule sur une journée ou deux et pendant lesquelles l’équipe doit réaliser trois prestations sportives. La première, le dressage devant un jury, avec une tenue et un comportement du cheval qui doivent être irréprochables. La seconde, le « cross », est un parcours d’obstacles naturels, tracé dans la forêt, avec l’impératif de réaliser un bon chrono et de prendre les options gagne temps. Pour terminer avec l’épreuve du saut d’obstacle en carrière : un parcours est dressé avec une hauteur de barre déterminée et le cavalier doit réaliser le meilleur temps sans faire tomber de barre ou refuser le saut.
Autant de discipline qui vont demander des heures d’entraînement et de complicité. Un cheval doit en moyenne sortir 4 fois par semaine pour se dégourdir les pattes. Dans l’optique d’une compétition ou d’un renforcement musculaire, il doit avoir un rythme plus soutenu et sortir 5 à 6 fois dans la semaine.
J’ai donc accompagné une cavalière passionnée par ce magnifique sport. Voici le récit de cette journée épique…
Debout 4h00, direction le centre équestre pour embarquer la monture. Pti Baloo d’la maison (le nom du cheval), un peu effrayé, monte difficilement dans le camion. Il faut lui parler sans cesse, le caresser, le câliner, afin de le rassurer. 4h30, c’est le départ, direction le Vaucluse pour une journée forte en émotions.
Il est 7h quand nous arrivons dans le club qui organise le concours. Les cavaliers sont déjà sur le pied de guerre en train de préparer leurs chevaux pour se présenter à la première épreuve de la journée : le dressage.
Après avoir détendu les articulations des chevaux, les cavaliers re- passent devant le jury pour la reprise de dressage. Un programme imposé pour prouver aux examinateurs que le cheval est bien éduqué et attentif aux consignes. Pti Baloo se montre un peu stressé sur le parcours, grâce aux encouragements de sa maitresse, ils réussissent quand même à obtenir quelques points pour se classer.
Deux heures plus tard, il faut faire la reconnaissance du parcours de cross. Les cavaliers ont le droit de repérer les obstacles et les chemins à prendre pour gagner du temps pour s’imprégner du parcours. Contre bas, trous, gués (espaces d’eau qui donnent souvent du fil à retordre aux cavaliers), et divers troncs vont jalonner la piste. 11h20, numéro de dossard en poche, casque de cross sur la tête, le top est donné à Marion, notre cavalière émérite…Vive allure du cheval, sauts fluides et bien maîtrisés, on sent la confiance et la complicité du binôme. Le cheval avale les obstacles et prend une avance considérable sur le temps. Finish de l’épreuve et second classement de la journée avec une grande satisfaction pour notre équipe.
14h, c’est la dernière épreuve de la journée avec le saut d’obstacles en carrière. Beaucoup d’entraînements au saut sont nécessaires pour essayer de ne pas faire tomber les barres et éviter les refus du cheval. Mais quelquefois il est difficile de trouver le rythme parfait et la posture idéale pour sauter. Ptit Baloo effleure une barre à 1 m05 qui tombe sur le sol… 4 points de pénalité à rajouter au classement. Le parcours se termine bien avec qualité et professionnalisme malgré le jeune âge du cheval.
Classement final : 10ème sur 41 partants, pas mal pour le 4ème concours complet du couple.
Mais pour eux l’essentiel a été de pouvoir progresser avec régularité et surtout de garder cette complicité de travail et cette confiance mutuelle.
Cela ne vous rappelle t il pas un « homme qui murmurait à l’oreille des chevaux » ?
Merci à Marion et Pti Baloo d’la maison