on vous aura aimé tel…
à
Jude Stéfan
on vous aura aimé tel
Catulle ou non
semblable cependant à cette ombre-là
fardée de siècles, &
syntaxe libre & tutoyant
le gouffre –
quant à l’abîme, lui –
rebord comme la lèvre
d’Empédocle
avec ce feu en bas, dans les
cercles de la bouche
avide comme un
berceau
et la nuit comme la nuit, vide
infiniment :
étoiles pantelantes, silences
en échos
l’abîme enfin nous sera accueillant,
vous chantant votre sonnet
bancal
& nous
claudiquant de concert, sandale
dénouée
prêts à plonger sur la langue
de lave,
nos frusques englouties déjà,
nos amours
décomposés, nos rires &
l’avenir à l’abandon
NDLR :
Par ce poème, Auxeméry rend compte du livre Que
ne suis-je Catulle, en ces presque 80 poèmes, de Jude Stéfan, Gallimard, 2010
par Auxeméry