Expo Izis remarquable à la Mairie de Paris. Izis photographe de la trempe des Doisneau, Brassaï Boubat ou autres génies du Rolleiflex 6X6 et du Leica et cependant un cas à part. Juif lithuanien , pauvre il fonce dans le maquis d'où il ramène une série de portraits des jeunes résistants qui l'accompagnent. Un temps fort de l'expo. Il y a des moments disaient Badinter à propos des martyrs où les morts nous parlent. Les regards de ces jeunes hommes sont un discours, un thrène un lamento. Izis après -guerre continue le combat de la photo -vérité. Il nous explique Chagall peignant le plafond de l'Opéra Garnier. Son étonnant partage chromatique de la toile . Il surprend André Breton d'une volte-face. Il shoote le cirque, la fête foraine et autres inventaires à la Prévert. Du poète il a en magasin une photo mémorable comme Doisneau. Izis a photographié aussi le jeune pays Israël, le London des films noirs au pavé luisant, les enfants de l'après -guerre , leur joie de mistons. Dans cette expo étrangement familière on trouvera aussi des portraits de fauves encagés. Filmés comme des bagnards. Aux critiques d'anthropomorphisme, Izis répondait d'un revers d'iris : "c'est ainsi que je vois les choses". Subjective, intime aussi la vision de ce photographe reste personnelle et littéraire. Dans ce Paris en fête de la Libération où écrivains et photographes se fréquentaient et s'aimaient (chose impensable aujourd'hui que cette ethnographie) il laisse de beaux témoignages de Colette, Léautaud mais aussi d'inconnus qui s'embrassent sur les quais ou les bancs publics.