Pour reprendre l'un des fils conducteurs de ce blog avec la rubrique "Trait pour trait", voici présentés, côte à côte, à gauche une huile sur toile de Vassily Kandinsky, "Bleu du ciel", peinte en 1940 (100 x 73 cm) et, à droite, une fresque murale, "Le paradis de Tlaloc", qui orne un mur de l'ensemble résidentiel de Tepantitla (site de Teotihuacan).
D'un côté, sur le bleu du ciel, des silhouettes courbes, colorées et enfantines, semblent flotter dans l'espace. "Peintre de la poésie et du fantastique, il semble toujours y avoir plus d'un tour dans ses toiles. Les jeux d'enfants n'en sont pas exclus, pas plus que la féérie de ces boîtes à surprises qui s'ouvrent et se referment en vous laissant toujours un secret dans les yeux" (1).
De l'autre, ce paradis sur fond rouge (couleur communément utilisée sur les murs de la cité Teotihuacan) représente plus à gauche "une montagne dont s'écoule un torrent, tandis que tout autour, des petits personnages courent, dansent ou parlent. Les volutes sortant de leurs bouches figurent des prières ou des chants"(2).
Plus de mille ans séparent ces deux œuvres d'horizons complètement différents et pourtant j'y retrouve la même féérie, courbes et volutes y flottent en apesanteur ... la même délicate poésie avec "ces jeux de motifs ornementaux, ces figures instables et irréelles qui s'ordonnent pourtant selon une rigueur mystérieuse et parachèvent une expression symbolique de l'émotion" (3) ...
(1) Citation de Nina Kandinsky, catalogue de l'Exposition Kandinsky.
(2) Hors Série n° 424 Connaissance des Arts sur l'exposition "Teotihuacan, Cité des Dieux".
(3) Hors Série Télérama, avril 2009, Compositions Françaises, Renaud Faroux, p. 43.