Construire la confiance (Fin): l’Information – pour tout mettre ensemble

Nous arrivons aujourd’hui à la fin de notre série sur la construction de la confiance.

Nous le savons désormais, pour avoir confiance (en soi, dans un autre, dans un projet ou un groupe), il est important que les Aspirations, les Décisions, les Responsabilités et les Opérations soient définies correctement et au bon niveau. Mais si nous restons dans l’ignorance de ce qui est attendu, décidé, de ce qu’il nous revient de faire ou pas, et de comment nous devons le faire, il y a peu de chances que nous donnions notre confiance.

Le catalyseur de ces quatre axes, c’est l’Information. Comme le dit Gregory Bateson, l’information est « une différence qui fait la différence ». C’est le message qui permet de prendre conscience de son contenu. Je songe ainsi à la phrase mythique de J-C Vandamme « I am aware » que l’on pourrait traduire par « Je suis conscient ».

Comment ne pourrais-je avoir confiance en moi si je SAIS que j’ai des aspirations réalistes et motivantes, que je m’autorise à les modifier si les circonstances le justifie, que je vois bien quelle contribution personnelle je peux y apporter et que je me dote d’un plan d’action auquel je puisse me tenir ? Dans cette longue phrase, c’est le verbe SAVOIR qui correspond à l’information. Je dois être conscient de tous ces éléments (qui pourraient exister indépendemment du fait que j’en sois conscient) qui font que j’aurai confiance en moi.

Un nombre impressionnant de couples se retrouvent dans notre cabinet de consultation avec des aspirations communes, des attentes sur la manière de décider et sur les rôles de chacun qui ne sont pas incompatibles et un mode personnel d’action tout à fait efficace. Cependant, ils ont oublié de communiquer, de vérifier régulièrement que ces aspirations restent communes, qu’ils ne sont pas nécessairement d’accord sur une décision ou un rôle… Dans leur cas, la communication de l’information pourrait redéclencher un processus de décision commun qui arriverait à corriger le tir.

C’est dans les organisations que le déficit de communication peut être le plus directement douloureux, parce que c’est là qu’il doit être formel. Dès lors qu’un nombre de personnes plus important doivent travailler dans un cadre qui leur est imposé (et c’est toujours le cas des organisations), c’est la communication des informations au bon moment et aux bonnes personnes qui finalisera le processus de mise en confiance. Il sera donc essentiel d’avoir la même transparence sur le processus d’information que sur le processus de décision. Sans confondre l’information proprement dite et le processus d’information (qui peut être vu comme une opération sur la classe des informations). Tout le monde ne doit pas tout savoir en même temps, mais la manière dont une information est diffusée doit être connu de tous.

En mettant ensemble nos cinq critères de construction de la confiance, nous obtenons un acronyme qui peut nous aider à ne plus oublier que pour avoir ou garder la confiance il faut:

• Aspirations et objectifs clairs
• Décisions et processus de décisions explicites
• Rôles et responsabilités bien définis
• Opérationalité et tâches correctement distribuées
• Information et processus de communication explicites

En un mot, la confiance demande que nous soyions ADROI…