Le bureau vide, de Franck de Bondt
Chacun sait ce qu'est un bureau, un espace privilégié où l'on se sent bien, un chez soi en second pour être mieux au travail. Un bureau, selon le rang social dans l'entreprise, occupe une hauteur comparable au statut; ne montons-nous pas l'échelle de la hiérarchie ?
Mais nul n'est à l'abri d'un retour de mouise, d'une tentative d'OPA sur ledit bureau ; on cherche à pousser le petit vieux vers la sortie.
Parce que ce genre de bestiole coûte cher à virer, avec des lustres d'ancienneté, on préfère qu'ils sortent d'eux-mêmes. Alors on empoisonne leur tranquillité. Chacun s'emploie à leurs faire des farces, couper la ligne de téléphone, retirer la poubelle, la serrure est changée… Bien sûr, au début on s'excuse, c'était pour rire !
Mais avec le temps les choses deviennent honteuses et les coups se font en douce, pas pour faire mal, mais pas crainte de déranger le calme du futur chômeur. Un futur retraité qui à l'outrecuidance d'arriver tôt le matin et de partir tard le soir, ne changeant rien à ses habitudes de cadre.
Un dinosaure enfin, qui, parce qu'il est là depuis le début, a vu l'ensemble des blagues qui ont été faites par ceux qui aujourd'hui tiennent les rennes du pouvoir.
Une plaisanterie qui concerne nombre de futurs ex salariés…
Avec un ton sympathique et enjoué, sur un air de confidence amicale, presque badin, l'auteur, nous emmène vers la sortie. Il nous parle de celle très larvée des cadres que l'on ne peut décemment virer par une simple lettre.