Et oui c’est une surprise mais je vous propose de faire un petit bilan, subjectif évidemment, des six premiers huitièmes de finale avant que les deux derniers ne se disputent ce soir.
A vos claviers.
Des enseignements ?
Que peut-on retenir de ce qui s’est passé la semaine dernière et hier soir ?
A la fois pas grand-chose et des choses nouvelles. Mais on peut observer qu’entre cinq et sept nations peuvent être présentes en quarts de finale, alors que les années précédentes, cela tournait entre trois et quatre.
Les Anglais
Dans la catégorie pas grand-chose, c’est la présence des deux clubs anglais, mancunien et londonien. Leur qualification a été sans appel au match retour. Il sera bien difficile de contester à Manchester United une place de finaliste. Et pourtant, on disait le club affaibli mais sa grande force demeure sa stabilité et cela lui permet encore de se maintenir au plus haut niveau européen comme en Angleterre.
Arsenal s’est facilement qualifiée malgré une défaite au match aller. Distancée en championnat, la formation du Vengeur mise tout sur une compétition qui ne lui a pas réussi.
Cependant on pourrait modérer le bon parcours des clubs anglais. Ceux-ci étaient habitués à envoyer 3 ou 4 représentants en quart de finale, ils ne sont plus que deux. Chelsea a été éliminé par l’Inter de Milan (certains ajouteront des décisions défavorables) et Liverpool se retrouve à disputer au LOSC une place au tour suivant de l’Europa League.
Cela peut-il traduire les conséquences d’un contexte économique défavorable ? Ces équipes n’ont peut-être pas été capables de renouveler leur effectif faute de moyens. Est-ce un phénomène durable ou ponctuel ? Difficile de le dire. Mais on sait qu’Arsenal est moins compétitif en raison des remboursements liés à la construction de l’Emirates Stadium.
Les Espagnols
Zéro sur deux pour le moment. Et pourtant le tirage était donné facile. On ne reviendra pas sur l’élimination du Royal Madrilène mais le F.C. Séville a encore échoué contre un gros outsider à domicile, le C.S.K.A. Moscou cette fois. Ce soir le champion de tout catalan est en ballottage favorable contre Stuttgart mais avec certains revers surprises (contre Kazan), le F.C. Barcelone n’est pas à l’abri d’un jour sans, ce qui paraît peu probable.
Dès lors le football espagnol paraît-il si beau et si magnifique qu’on nous le présente ? A voir mais avec la chute de certains grands, le Barça peut avoir une route relativement dégagée pour conserver son titre européen.
L’Italie
Un sur trois mais cela aurait pu être deux, par le règlement. Peu présente depuis quelques années, moins puissante financièrement, la péninsule semble relever un peu la tête cette année. Trois équipes qualifiées en huitièmes de finale, une seule quasiment sortie dès le match aller (le Milan A.C.). La Fiorentina a tenu son rang alors que l’Inter de Milan a enfin franchi ce stade des huitièmes de finale. Et pourtant les Nerazzuri souffrent dans le championnat, sont moins dominants en tout cas. Ceci peut expliquer cela : l’équipe se concentre plus sur l’Europe, laisse de la pression sur le Calcio. On peut avoir aussi une autre explication : moins dominante, l’Inter doit livrer des batailles plus serrées et cette tension, cette intensité nécessaire dans la compétition domestique lui sert dans les gros matches européens, car l’équipe est plus habituée.
Et les autres ?
L’édition 2010 sera, quoiqu’il arrive, marquée par la présence plus nombreuse que d’ordinaire des outsiders, puisqu’ils seront au moins quatre. Qui aurait dit qu’un club français, deux si tout va bien ce soir, se retrouveraient en quarts de finale ? Qui aurait pensé au C.S.K.A. Moscou, même si le football de club russe progresse régulièrement dans la hiérarchie avec ses pétro-millions injectés ? L’Allemagne peut revenir avec le Bayern et peut-être Stuttgart ? Et oui, le Bayern est aujourd’hui un outsider européen.
C’est peu probable je l’ai dit, mais rien n’est joué. Bordeaux n’est pas au mieux non plus et l’Olympiakos n’a rien à perdre.
Reste que cette édition 2010, même si elle se terminera pas un duel attendu entre les favoris, a équilibré les rapports de force. Là encore ce phénomène est-il conjoncturel, lié à la crise économique qui contraint les clubs à une certaine modération dans la « course à l’armement » ? Ou bien ce phénomène sera-t-il durable, ce qui me semble plus incertain ?
D’autre part, je pense que les outsiders ont davantage joué leur chance que les années précédentes. Lyon a su la saisir plutôt qu’adopter une éternelle attitude attentiste, en patientant avant que le jeu du Réal ne se délite, tout en restant dans la course. Le C.S.K.A. Moscou en a fait tout autant en étant opportuniste en Andalousie. Bordeaux a joué sa chance dans les matches de poule, malgré un groupe très difficile au départ (Juventus, Bayern). C’est peut-être ça aussi la clé du match. L’Inter a tenté sa chance contre Chelsea et cela a payé, plutôt qu’une « classique stratégie italienne ».
Ce soir, voici mes pronostics :
Bordeaux bat Olympiakos 1-0 et Barcelone bat Stuttgart 2-0.