Le diabète est une maladie qui touche des Français de plus en plus jeunes
Jusqu'à récemment, le diabète de type 2, également dénommé diabète gras, touchait particulièrement les adultes, parallèlement à l'augmentation du surpoids. Rien d'étonnant, cette maladie a pour composante majeure l'obésité. Ainsi, inévitablement, le diabète touche des personnes de plus en plus jeunes. Mais aujourd'hui, les ados sont eux aussi de plus en plus sujets au diabète. Comme le révèle l'étude publiée dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), la progression chez les jeunes de moins de 20 ans est particulièrement élevée, avec l'apparition d'authentiques cas de diabète de type 2 chez les adolescents.
L'étendue du phénomène est encore plus inquiétante si l'on s'intéresse à la prévalence du diabète de type 1 ou insulinodépendant chez les très jeunes enfants, dans la tranche d'âge 0-4 ans : la progression a été de 78% en une décennie.
Le diabète de type 1 est une maladie potentiellement sévère et handicapante
Cette maladie dont la conséquence est la destruction des îlots de Langherans dans le pancréas selon un processus auto-immun, a plus que doublé chez les jeunes dans presque tous les pays européens. Or, chez les tout-petits, cette maladie est très problématique car elle impose une prise en charge très spécifique. Elle expose à « des contraintes de traitement, de régime et de surveillance qui vont ensuite durer la vie entière et à des réaménagements conséquents de l'environnement familial et social des enfants atteints ».
L’obésité est-elle responsable de la progression du diabète de type 1 ?
La démonstration de la responsabilité de l'obésité dans l'augmentation du diabète gras n'est plus à faire. En revanche, rien n'est prouvé concernant le diabète insulinodépendant, autrefois dit « juvénile » et qui devient « infantile ». Mais selon les spécialistes, il n'est pas illogique de penser que l'insulinorésistance liée au surpoids fragilise les cellules bêta du pancréas et favorise le processus auto-immun.
Cet état des lieux constitue un signal d'alerte supplémentaire des dégâts du surpoids. Il convient parallèlement d'instaurer systématiquement un dépistage du diabète chez tous les enfants présentant un surpoids, même très jeunes. Avec un dépistage précoce, la prise en charge sera meilleure. L'autre volet de la prévention implique de protéger nos enfants dès le plus jeune âge en leur proposant une alimentation adaptée. Décidément notre mode de vie occidental doit impérativement s'améliorer…
19/11/2007
Isabelle Eustache - http://www.e-sante.fr/
Sources :
Bulletin épidémiologique hebdomadaire n°44-45, 13 novembre 2007.