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Brèves : deux interventions notables de Charles Gave

Publié le 17 mars 2010 par Objectifliberte

Bloguer est il mauvais pour la santé ? Je vais devoir me calmer, sans aucun doute, car je ne tiens plus la distance jusqu'à 1h du matin...

Donc, rapidement, juste deux brèves spéciales "Charles Gave", qui d'une part nous livre (enfin) une voix sensée et intelligente sur les CDS, ces outils accusés de tous les maux par les politiciens. Extrait:

Pourquoi l’interdiction des CDS ? D’après les incompétents surdiplômés qui envisagent cette mesure, le problème n’est pas la fièvre mortelle dont le patient est saisi, dù bien sûr au surendettement de nos Etats dont ils sont directement responsables, mais le thermomètre qui mesure cette fièvre. Il faut donc de toute urgence empaler le porteur de mauvaises nouvelles. Si les CDS sur la Grèce ont quadruplé depuis quelques mois, selon eux, ce n’est pas à cause de la mauvaise gestion des finances publiques hellènes, c’est parce que d’horribles spéculateurs (les hedge funds) achètent ces CDS massivement et donc font monter leur cours, créant de ce fait une panique financière dont ils comptent bien profiter (1). . Ces fonds spéculatifs seraient donc en train de faire de l’argent en spéculant contre les Etats, ce qui serait inadmissible. Sans les CDS, tout serait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Ce raisonnement est atterrant de stupidité, tant il méconnait la réalité des marchés, ce qui nous amène à notre second point.

Imaginons une compagnie d’assurance européenne, ou une banque française qui aurait garanti à ses clients, il y a un an, une rentabilité de 3,3 % sur les contrats d’assurance-vie souscrits par ceux-ci, pour la durée du contrat. Les taux longs sur le 10 ans français sont aujourd’hui à 3,13%, contre 3,7 % il y a un an. Voilà notre compagnie d’assurance, ou notre banque, bien embarrassée. Comment payer du 3,3 % si on touche du 3,1% ? La différence ne peut venir que de ses fonds propres; ce qui veut dire que si la situation perdure, notre compagnie d’assurance fera faillite, comme cela s’est passé au Japon dans des circonstances similaires il y a dix ans. Heureusement, il y a la Grèce… Notre compagnie d’assurance se bourre d’obligations grecques à 6,1 % et achète un CDS à 10 ans sur la Grèce à 2,70. Sa rentabilité immédiate devient donc 6,10 (rendement) moins 2,70 (coùt de l’assurance) soit 3,4%, et voilà notre intermédiaire financier hors du trou dans lequel il était tombé par inadvertance. Notre brave banque ou compagnie d’assurance a substitué le risque grec par un risque sur l’intermédiaire financier qui, lui, veut bien prendre ce risque.

D'autre part, il a donné une conférence intéressante sur les vices cachés de l'Euro à l'école normale supérieure:


Charles Gave - Euro/Ligne Maginot, même logique
envoyé par les_ernest. - L'info video en direct.

(vendez vos actions dans les banques espagnoles, si vous en avez...)

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