Ces premiers jours post-premier tour des élections régionales furent toujours troublés pour l'UMP. Xavier Bertrand fustige "la politique à l'ancienne" des négociations PS/front de gauche/Europe Ecologie. Nicolas Sarkozy explique que ces résultats ne sont pas si graves que cela. Christine Lagarde promet que la Grèce n'a pas besoin d'argent. La Sarkofrance, en quelques heures, a confirmé son statut: le pays des Bisounours.
Le grand écart de l'UMP
Pour le second tour, l'UMP cible les abstentionnistes, l'électorat écologiste qui pourrait être déçu d'une alliance avec le PS, et les suffrages du Front National. Tenter de convaincre les abstentionnistes est une évidence. La carte de l'abstention ressemble comme deux gouttes d'eau à celle des plus gros scores de Nicolas Sarkozy en 2007. Mais l'UMP veut aussi concilier extrême droite et écologie, un grand écart qui ne lasse pas de surprendre. Il faut se pincer pour y croire, écouter Frédéric Lefebvre expliquer, sans rire et dans la même déclaration, que les frontistes de dimanche devraient voter UMP car sinon, ils feront le jeu du PS, ET que le gouvernement Sarkozy est le plus écolo qui soit. Jean-Louis Borloo, si discret quand il s'agit de prendre des coups, a expliqué que l'écologie dépassait les clivages, quitte à publier un communiquer très "bisounours": "les Radicaux rappellent que l'écologie n'est ni de droite, ni de gauche et que des millions de Français soutiennent le Grenelle Environnement tout simplement parce qu'ils veulent le meilleur pour leurs enfants, pour leurs entreprises et pour leur pays." Sur le fameux sujet de la taxe carbone, son collègue du Budget Eric Woerth est resté évasif à souhait: «La taxe carbone elle se fera selon le rythme qui conviendra à la compétitivité du pays».
Un sondage Ifop sur les reports de voix, publié le 15 mars, a peu douché les espoirs : les reports de voix Europe Ecologie et Modem en faveur de listes d'union à gauche seraient très bons.
Contre les listes de gauche, l'UMP maintient son attaque : les négociations de fusion de listes socialistes, écologistes et front de gauche seraient des "tractations" dignes de la "politique à l'ancienne". Il faut se souvenir comment l'UMP a constitué ses listes, dans le bureau de Nicolas Sarkozy à l'Elysée, sans vote ni consultation. Même le conseil national du Parti Unique Sarkozyen fut houleux, fin janvier, quand il s'agit de valider a posteriori les listes du Monarque.
Sarkozy satisfait
Lundi matin, Nicolas Sarkozy a partagé sa satisfaction auprès de quelques élus et candidats UMP : « Les commentateurs racontent encore une fois des bêtises. On a frôlé la catastrophe, mais on en est loin ! aurait déclaré le Monarque. « Malgré une crise historique et des élections de mi-mandat toujours mauvaises, il n'y a pas eu d'effondrement. » Un conseiller de l'Elysée complète auprès des journalistes : «L’UMP est en tête dans neuf régions, contre six en 2004. Par rapport aux mêmes élections, le Front national est en baisse. Enfin, le Modem a disparu du paysage politique.» Le déni de réalité continue. « C'est le pays des Bisounours ! » a renchéri un élu UMP en sortant de l'Elysée lundi matin. Yves Thréard, le patron de la rédaction du Figaro, ne comprend plus, et son jugement est sans appel: « Loin du déni de réalité dont se rendent coupables les responsables de la majorité présidentielle, la gifle de dimanche et le haut niveau d'abstention s'expliquent en grande partie par un rejet grandissant de Nicolas Sarkozy. Rejet par un électorat populaire de nouveau sensible aux sirènes du FN, ou/et victime de la crise sociale qui touche notre pays. Rejet par une partie de l'électorat traditionnel de droite aussi qui désapprouve tous les sujets qui ont fait la une de l'actualité depuis septembre : Polanski, Jean Sarkozy, Clearstream, taxe carbone, ouverture... » Nicolas Sarkozy devrait se réveiller. Un opportun sondage, pour Sarkozy qui les aime tant, le place derrière François Fillon comme candidat de l'UMP préféré des Français pour 2012. Cette enquête est un piège pour Fillon. Sarkozy le conservera le plus longtemps possible.
Mardi matin, Xavier Bertrand, fidèle au poste, se félicitait sur France Inter d'avoir rassemblé 10 000 personnes dans toute la France et quelques 150 meetings UMPistes simultanés. 10 000 personnes pour 150 meetings. Quelle performance !
Les ministres ne travaillent plus pour la France
Le gouvernement Sarkozy dans sa quasi-intégralité a été mobilisé pour la campagne : les ministres, candidats ou pas, multiplient les déplacements et les rencontres : Joyandet laboure la Franche-Comté, Valérie Pécresse visitait en bus les Hauts-de-Seine avec François Fillon. Ce dernier était à Orléans mardi, tandis que Jean-Louis Borloo visitait Lourdes. Mercredi et jeudi, Michèle Alliot Marie ira dans le Nord, Eric Woerth dans les Vosges. Jeudi, Luc Chatel sera à Montpellier, Laurent Wauquiez dans l'Ain, Pierre Lellouche à Annecy, Roselyne Bachelot dans les Pays de Loire. Christian Estrosi sera en campagne de mercredi, après le Conseil des Ministres, à vendredi. Dominique Bussereau laboure les champs en Poitou-Charentes, Bruno Le Maire s'occupe en Bretagne. Depuis lundi, le gouvernement de la (Sarko)France est ailleurs, en campagne.
Seule Christine Lagarde semble être restée au poste. Pour le pire. Dans une interview au Financial Times, elle s'est autorisée à critiquer le modèle de croissance de l'Allemagne, basé, selon la ministre, sur une forte pression sur les coûts de main-d'oeuvre, pour doper les exportations notamment industrielles. Mme Lagarde aimerait que les Allemands stimulent leur demande intérieure et importent plus. La réponse n'a pas tardé, de la part de la quasi-totalité des commentateurs et analystes de notre voisin allemand. La même Lagarde a donné des leçons de rigueur à la Grèce. La zone euro doit selon elle vérifier que la Grèce respecte bien les mesures d'austérité auxquelles elle s'est engagée. Elle appelle la Grèce à montrer "un peu de créativité et d'innovation", avant que ses partenaires ne s'engagent à l'aider financièrement. Le discours français est confus. Nicolas Sarkozy s'était rallié à l'idée d'un soutien à la Grèce voici deux semaines. Lundi soir, les ministres des Finances de l'Eurogroup sont tombés d'accord. Les détails techniques ne sont pas divulgués, mais le plan adopté inclurait jusqu'à 20 milliards d'euros de prêts bilatéraux « si nécessaire. »
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