J’en ai tant vu qui s’en allèrentIls ne demandaient que du feuIls se contentaient de si peuIls avaient si peu de colèreJ’entends leurs pas j’entends leurs voixQui disent des choses banalesComme on en lit sur le journalComme on en dit le soir chez soiCe qu’on fait de vous hommes femmesO pierre tendre tôt uséeEt vos apparences briséesVous regarder m’arrache l’âmeLes choses vont comme elles vontDe temps en temps la terre trembleLe malheur au malheur ressembleIl est profond profond profondVous voudriez au ciel bleu croireJe le connais ce sentimentJ’y crois aussi moi par momentsComme l’alouette au miroirJ’y crois parfois je vous l’avoueA n’en pas croire mes oreillesAh je suis bien votre pareilAh je suis bien pareil à vousA vous comme les grains de sableComme le sang toujours verséComme les doigts toujours blessésAh je suis bien votre semblableJ’aurais tant voulu vous aiderVous qui semblez autres moi-mêmeMais les mots qu’au vent noir je sèmeQui sait si vous les entendezTout se perd et rien ne vous toucheNi mes paroles ni mes mainsEt vous passez votre cheminSans savoir que ce que dit ma boucheVotre enfer est pourtant le mienNous vivons sous le même règneEt lorsque vous saignez je saigneEt je meurs dans vos mêmes liensQuelle heure est-il quel temps fait-ilJ’aurais tant aimé cependantGagner pour vous pour moi perdantAvoir été peut-être utileC’est un rêve modeste et fouIl aurait mieux valu le taireVous me mettrez avec en terreComme une étoile au fond d’un trou
A Jean Ferrat, à sa famille, et à ses ami-e-s, qui sont des milliers, qui sont vingt et cent. A Jean-Pierre, Natacha, ou Samuel. A celui qui croyait au ciel et à celui qui n’y croyait pas. A celles et ceux qui ne priaient pas, mais voulaient simplement ne plus vivre à genoux :
"Je chanterai ces motsS’il le faut en reggaePour qu’un jour les enfantsSachent qui vous étiez" 13 mars 2010, par Minga / Revoltes