l'équilibre,
ça tient à rien
ça tient à un fil
que le vent souffle,
que la terre se retourne
que les cœurs chavirent
que les voitures s'entrechoquent
que les chiens meurent
que des enfants quittent leurs parents
tout est chamboulé
basculé
embrouillé
quelques paroles dites,
quelques mots tus
que les trains s'ébranlent au petit matin
longue voie ferrée, longue route,
longue nuit, blanche et sans aucune lumière
j'ai perdu l'équilibre
je dérape
je coule
attendre que des immeubles se reconstruisent
que les cyclones aillent souffler ailleurs
attendre que les plaies cicatrisent
que les os se ressoudent
attendre,
patiemment
et cependant les yeux débordent
et la bouche crie, mais pour rien
et dans le vide absolu
il faut juste attendre, tranquillement
mais moi je ne sais pas attendre.