Le 9 mars 2010, Androulla Vassiliou, la commissaire européenne à la Culture, a présenté un projet destiné à mettre en valeur des sites historiques symbolisant l'intégration européenne, les idéaux et l'histoire du continent. Ce Label du patrimoine européen coûterait 920.000 € par an aux contribuables européens.
Ce projet est destiné à sensibiliser les européens à l'histoire et aux valeurs de l'Union Européenne (UE) en ciblant principalement les jeunes générations.
Ce projet existe depuis 2006 et est géré de manière intergouvernementale mais la nouvelle étape avancée par la commissaire européenne à la Culture consiste à faire passer sa gestion à la Commission européenne.
Ce Label du patrimoine européen a pour le moment été discerné à 64 sites dans 17 Etats-Membres de l'Union Européenne. La collection est plutôt disparate et comprend des lieux pour le moins obscurs puisqu'elle regroupe à la fois l'Acropole d'Athènes, les chantiers navals de Gdańsk en Pologne, lieu de naissance du syndicat Solidarność, une Résidence des Etudiants à Madrid où des artistes et intellectuels espagnols se réunissait au début du XXème siècle, la maison de Robert Schuman, homme d'Etat français considéré comme l'un des pères fondateurs du Marché Commun, et la mine de charbon de Vitkovice en République Tchèque pour une raison d'Histoire technologique de l'empire autrichien.
Plus précisément, trois sites sont listés sur le territoire français : la maison de Robert Schuman, l'Abbaye de Cluny et la cour du Palis des papes à Avignon. Quatre sites sont listés en Belgique : le Palais des Princes-Évêques de Liège, le musée des objets en grès de Raeren, ainsi que les sites archéologiques de Coudenberg et d'Ename.
La Commission européenne espère que faire du label du patrimoine une initiative officielle de l'UE lui donnera une plus grande crédibilité, davantage de visibilité et plus de prestige.
Les Etats membres se verront demander de nominer jusqu'à deux sites par an pour recevoir le label revisité. Un panel d'experts examinera alors les nominations avant de désigner au maximum un site par pays tous les ans.
La commissaire a déclaré que l'exécutif de l'UE appliquerait des procédures de sélection et de surveillance strictes pour assurer que seuls les sites pertinents reçoivent le label.
En effet, la Commission a déclaré que le Label du patrimoine européen serait différent d'initiatives similaires comme le programme Patrimoine mondial de l'UNESCO parce que le titre ne serait conféré qu'à des sites qui ont joué un rôle clef dans l'histoire de l'UE.
Les nouveaux projets seront soumis au Conseil, qui représente les Etats membres, et au Parlement pour adoption, et s'ils sont approuvés, ils pourraient entrer en vigueur en 2011 ou 2012.
Il est dommage que le tourisme culturel européen doive ainsi souffrir des projets discutables d'une Commission très attachée à justifier son existence actuelle en réinterprétant l'héritage des pays européens.
Androulla Vassiliou ne le cache d'ailleurs pas lorsqu'elle affirme que « le label contribuera à renforcer le sentiment d'appartenance des citoyens européens à l'UE ».
Après la publication par l'UE d'une bande dessinée faisant l'éloge de la Commission européenne, ce Label du patrimoine européen est à nouveau une action de propagande en faveur de l'intégration européenne en se servant de l'argent des contribuables européens... qui n'avaient pourtant rien demandé.