Par contre, se servir consciemment et volontairement des médias nationaux pour leur tendre un piège, minutieusement réfléchi et organisé, pour le seul bénéfice de sa notoriété, est proprement scandaleux. Il eut été compréhensible que Mr. Peillon refuse de participer au débat, en informant de son refus l’organisatrice au moment même où cette dernière lui en a fait la proposition. Il aurait même pu parler au nom de son parti, à condition d’en avoir informé préalablement les instances dirigeantes, et déclarer que le Parti Socialiste refusait de débattre de l’identité nationale avec de tels contradicteurs. C’eût été son droit. Par contre, faire semblant d’accepter le débat pour annoncer, en cours d’émission et par SMS interposé, qu’il refusait de participer est ce qui s’appelle un piège construit sur un mensonge. La première conséquence est de jeter le doute et la suspicion sur la totalité de la classe politique qui n’avait guère besoin de cela, tant la méfiance des citoyens est grande à son égard. La seconde conséquence est un scepticisme grandissant sur le courage de Mr. Peillon et ce doute portera nécessairement un préjudice important sur sa crédibilité et, donc, sur son avenir politique. La troisième conséquence est que Mr. Peillon s’est fermé pour très longtemps l’accès aux médias publics qui ne prendront plus jamais le risque de construire un débat avec sa participation.
Enfin, la cerise sur le gâteau. Pour parer sa défection de la couleur d’une indignation irrépressible, Mr. Peillon a demandé la démission de la direction de France Télévision au seul motif d’avoir organisé ce
débat ! De quoi déclencher un énorme éclat de rire. La dernière conséquence est donc que Mr. Peillon s’est couvert de ridicule.