Les fruits défendus
Une efficacité redoutable
Est-il vraiment nécessaire de présenter Maitre Junji Ito ? Noooon ! Mais ne nous privons pas de ce plaisir et allons y ! Donc ! Junji Ito, est né dans la préfecture de Gifu en 1963 c’est un Maitre incontesté de l’horreur en manga avec Tomié ou Spirale (Uzumaki de son titre original), adaptés plus tard au cinéma, deux titres qui marqueront à tout jamais le monde de l’épouvante à travers le globe. Enfin, revenons-en à notre chronique… désolée la passion m’emporte... Dans ce dernier recueil le maître de l’horreur redouble d’efficacité pour nous angoisser et nous tenir en haleine. Ses nouvelles sont plus obsédantes et dérangeantes les unes que les autres. A travers chacune d’entre elles le lecteur est saisi d’une angoisse sournoise.
Les thèmes de l’horreur sont revisités à la façon de l’auteur et les différents scénarios se succèdent habilement tout en mettant notre esprit à rude épreuve. On se laisse rapidement emporter par le récit et on partage aisément les peurs et les interrogations des personnages.
C’est un plaisir de pouvoir accéder aujourd’hui à ces textes…
Un réalisme troublant
Dans Les fruits sanglants, Junji Ito ne change rien à ses habitudes. Son style reste très distingué. Il adopte un trait simple et efficace. Pour chacune de ses nouvelles il enchaine des planches sombres, correctement alignées et équilibrées. Le charac design et les décors sont sobres et réalistes.
Ce réalisme renforce le côté dérangeant et obsédant de ses intrigues et grâce à son style épuré l’ambiance de son recueil n’est que plus troublante. Entre deux vignettes, on se retrouve rapidement, à huis clos dans la psychose des protagonistes et nous voici piégés dans la paranoïa et les frayeurs alentour. Comme s’il nous faisait la lecture d’un journal intime ou d’un souvenir, l’élégante sobriété des images de Junji Ito réveille en nous une angoisse pénétrante qui le caractérise complètement.