Obligatoire à partir du 1er janvier 2011, l'étiquette carbone sur les produits de consommation courante fait l'objet de travaux et d'expériences partagés par les pouvoirs publics, les industriels et la grande distribution. De nombreuses questions liées à la méthode de calcul des émissions de CO2 et à l'affichage pour le consommateur, sont loin d'être réglées.
L'étiquette carbone
L’étiquette carbone, qui constitue un des engagements phares du Grenelle en matière de consommation, a fait l’objet en janvier 2008 d’une convention entre la FCD et le ministère de l’écologie ; depuis, la FCD a mis en place un groupe de travail avec une dizaine d’enseignes et 120 industriels, appuyé par l’Ademe. Objectif : définir la méthodologie qui devra être déployée, à terme, sur l’ensemble des produits de consommation courante.
Pour l’heure, 232 références ont fait l’objet d’une évaluation de leur empreinte carbone sur l’ensemble de leur cycle de vie, correspondant à 6 stades : la production des matières premières, l’emballage, la fabrication du produit, le transport, la distribution et l’utilisation finale du produit. Outre l’empreinte CO2, un autre critère doit figurer sur l’étiquetage, comme par exemple la consommation d’eau ou le degré de recyclage, en fonction des produits.
Coût et fiabilité de l’information
Mais le recueil de données fiables sur les émissions de CO2 à chaque étape reste encore difficile à réaliser. (...)
Pour les données les plus difficiles à collecter (notamment celles qui sont liées à la production ou à la logistique), des valeurs génériques seront utilisées et rassemblées dans une base de
données publique, réalisée par l’Ademe, qui devra couvrir les principaux ingrédients des produits concernés, qu’ils soient fabriqués en France ou importés. Parallèlement, une plateforme
Ademe-Afnor a été mise en place avec 300 participants - acteurs, privés, publics et ONG-, pour établir une méthodologie générale déclinée dans 10 groupes spécifiques ( alimentaire,
entretien, habillement ...).
CASINO leader de l'étiquetage carbone
Impliqué dès l’adoption de l’étiquette carbone, Casino fait figure aujourd’hui de leader sur le sujet, puisqu’il a déjà étiqueté 600 produits vendus sous sa propre marque. Le groupe affiche depuis juin 2008 sur ses produits alimentaires une étiquette affichant la quantité de CO2 émise pour 100 grammes de produit, les possibilités de recyclage, ainsi que les kilomètres parcourus par le produit. Mais l’enseigne ne souhaite pas en dire plus pour l’instant. « Nous préférons couvrir tous nos produits avant de communiquer sur notre démarche, indique le responsable affichage environnemental du groupe. Ce sera en tout cas un argument différenciant pour Casino ».
Dernière difficulté et non des moindres : l’harmonisation et la présentation et de ces informations au consommateur. Comment les rendre compréhensibles pour encourager les actes d’achats responsables ? Casino a choisi la forme d’une réglette allant du jaune clair au vert foncé pour situer le degré de performance écologique du produit, allant de « faible à fort impact environnemental ». Contrairement à l’étiquette énergie, l’indice carbone de Casino ne comporte pas dans son code couleur de zone rouge, jugée trop culpabilisatrice pour le consommateur.
Source : Véronique Smée / Novéthic