Si vous êtes comme nous, vous aurez été interpellé par les constructeurs de voitures qui, depuis à peu près un an, se sont jetés dans le gouffre de la voiture écolo. Il n'y a qu'à voir l'actu des salons automobiles, et les slogans des pubs pour bagnoles (je vous ai fait une selection des plus irritants) pour comprendre... Leur devise s'apparente donc plus à comment rassurer le consommateur sans toucher à la sacro-sainte voiture...
Les
Le moteur qui respire (Range Rover)
Le plaisir est une énergie renouvelable (BMW)
La TVA se met au vert (OPEL)
L'homme a toujours rêvé d'apprivoiser la nature (Jeep)
Agir pour l'environnement (Renault)
Plantez le baton, pas la nature (Fiat)
Changer le monde sans changer la planète (Lexus)
L'enjeu est de taille sur ce marché mondialisé. Car ce que n'osent pas dire les constructeurs, c'est que leur concept de voiture propre n'est pas encore dans les tuyaux de la production... Seule des voitures "plus propres" que celles d'avant y sont. Car une voiture, c'est avant tout 1,5 tonnes de matériaux grignotant de la ressource fossile, et destinées à transporter 80 kg d'humain...
Cependant, pour se rendre compte de la progression, la semaine dernière, la fédération européenne T&E (Transports&Environnement Europe) a publié un petit récapitulatif des émissions de CO2 par constructeur automobile. Les chiffres publiés proviennent de données officielles émises par l'Union Européenne sur les ventes de véhicules neufs commercialisés en 2006. Cette étude fournit un état des lieux très utile au moment où le gouvernement français s'est engagé à réduire les émissions du parc automobile français lors du Grenelle de l'environnement.
Je vous laisse jeter un oeil aux résultats, qui indiquent que les industries automobiles française, italienne et japonaise ont accru leur avance par rapport à leurs concurrents allemands dans la course vers la construction de véhicules à faible consommation et moins émetteurs de CO2. Par ailleurs, de tous les groupes constructeurs d'automobiles en 2006, c'est Toyota qui a réalisé la meilleure progression avec une moyenne des véhicules vendus émettant 5 % de CO2 de moins que l'an dernier.
Jos Dings, directeur de Transport&Environnement, constate que « le lancement de deux ou trois modèles "Éco" n'est pas un élément suffisant pour résoudre les défis du dérèglement climatique, de l'augmentation du prix du pétrole ou de la dépendance de l'Europe par rapport au pétrole importé ». L'Europe a besoin de mettre en place des normes de CO2 qui s'appliquent à l'ensemble des véhicules et non seulement à quelques modèles servant à sauver les apparences.