Que me restera-t-il dans dix ans de ce Faust de Fénelon , compositeur contemporain d'Opéra et Dieu seul sait s'il en est peu et combien peu à reprendre le mythe de Faust aujourd'hui en pleine mondialisation, en pleine déconfiture , en pleine déréliction. Il en faut du courage donc à cet élève du cours Messiaen pour nous donner une oeuvre pas franchement austère musicalement mais au livret et sa musique d'une prétention tintinnabulante. Le texte parle de quête philosophique de la Vérité. Une recherche que personnellement je n'effectue plus depuis la classe de terminale. Et encore même le prof de philo de l'époque préférait Bachelard ou Freud aux phénoménologiques ratiocinations en cette période post soixante-huitarde (Fénélon son auteur est pourtant conscrit de Cohn-Bendit). Que retenir d'une mise en scène entre Velasquez et Michael Crichton, ,où à la faveur d'un éclair un dragon chinois à l'allure de chien fou peut croiser des bavarois patibulaires.
Que retenir de ce propos assommant, cuistre, pompant plus que pompeux...A l'issue de la réprésentation bien malhonnête serait celui qui prétend l'avoir entrevue , la vérité.
Ne serait-ce que quelques secondes mais il y a sûrement une bonne raison ontologique à cela.
Reste quelques éclats musicaux qui soulagent d'une absence de message et se suffisent à eux-mêmes : la voix aux aigus crispés(je sais bien que cela ne se fait pas mais dans le contemporain ça passe) de la petite Kristina Andersson, un contre-fa qui remue les entrailles, un duo diabolique de ténors en bonne forme, un Lacrimosa final qui fait pleurer de soulagement.
Dommage.
A partir du 17 mars à l'Opéra de Paris