Certes, l’abstention aura marqué les esprits au soir de ce premier tour des régionales 2010. De même que le passage en première position du PS qui, ne partant pas avec ses traditionnels alliés dans cette élection, fait autant et parfois plus, seul avec les radicaux du PRG et les citoyens du MRC.
L’offre limitée à Droite, l’effondrement des “envoyés” ministériels guidés par l’Elysée et appuyés des moyens d’Etat a fait monter le Front national un peu partout au point qu’il se maintiendrait dans 12 régions.
Le deuxième rendez-vous électoral de Martine Aubry depuis son arrivée à la tête du PS est donc le fruit d’un retour au politique et de sa rencontre avec les Français (Tour de France du projet socialiste) ainsi que de ses nombreux déplacements en région. Les listes PS ont presque doublé le score socialiste aux européennes à affluence égale. Le PS devance d’ailleurs l’UMP et ses alliés de plus de 2 %.
1er tour : intervention de Martine Aubry
envoyé par PartiSocialiste. -
A l’UMP où l’investissement quotidien du Président, du 1er Ministre et du Gouvernement se sont soldés par un échec patent, c’est toute la stratégie de Sarkozy qui a fait flop ! A proportion égale, les européennes étaient, selon l’UMP, une bonne élection, première place oblige. Aux régionales, encore élargie aux chasseurs et à de Villiers, censés renforcer son socle, bénéficiant de subtiles nominations “de gauche et de dernière minute“, l’UMP - selon ses ministres - n’aurait subi aucun revers car ce sont “les Français qui ont rien compris“, d’après Darcos (France Info) lui qui a échoué comme 20 de ses collègues ! Ouverture répétitive à gauche, chômage, politique réversible de l’immigration, taxe carbone, agriculteurs bafoués, identité, fonction présidentielle mal incarnée, bling-bling, Epad et Jean-Sarkozy, couacs nombreux de cette campagne, Proglio, De Villiers, stratégie de parti unique, affaire Soumaré, Ministres en campagne sans connaître leur territoire … que fallait-il de plus ? Rien, tout était rassemblé pour cette défaite …
Les écologistes se sont affirmés comme 3ème force du pays, moindre qu’aux européennes mais loin de la présidentielle de 2007 (1,6 %). Déception d’Europe Ecologie qui misait sur l’Alsace et où le PS est devant.
Le retour sur le devant de la scène du parti d’extrême droite (avec une prime de 20 % pour Jean-Marie Le Pen en PACA) est le fruit d’un jeu dangereux de la droite qui, de Sarkozy en Besson, d’identité nationale en amalgame, aura déclenché la relève du parti de l’intolérance qu’ils ont largement réarmé …
Les centristes ont encore reculé sauf en Aquitaine où l’ancrage local semble avoir joué et Corinne Lepage appelait dès aujourd’hui pour un vote en faveur de la gauche sonnant en même temps l’échec cinglant de Bayrou et le début d’une rupture au sein du Modem.
Enfin, l’extrême gauche ne tire aucun avantage de ce scrutin où la stratégie d’isolement à gauche semble avoir échoué. Seul, en effet, le Frotn de Gauche affirme, entre autre par l’adossement au réseau local communiste, une présence encore pertinente dans ce décor régional.