L’année dernière, le tourisme mondial a connu une baisse de fréquentation de l’ordre de 4%, d’après l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). Pour autant, tous les
secteurs ne sont pas logés à la même enseigne : l’hôtellerie s’essouffle, la restauration patine, le transport aérien dégringole…, seule la croisière s’en sort beaucoup mieux avec une
progression de 11% !
Cette bonne santé tient à l’énergie des croisiéristes qui proposent des destinations de rêves, des découvertes exotiques et un panaché judicieux entre loisirs et cultures. On ne compte plus les
croisières à thèmes : histoire, opéra, jazz, gastronomie, arts… qui attirent des populations CSP + et plus seulement des seniors fortunés qui constituaient la clientèle de ces vacances entre
ciel et mer. Sans oublier, la mise à l’eau de navires somptueux de grande taille (2 000 passagers) ou de taille plus humaine (entre 60 et 300 passagers) qui invitent à la paresse active dans un
environnement luxueux, de véritables cités flottantes d’une sophistication extrême.
Mais le réel succès des croisières tient à l’imaginaire du voyage qu’elles suscitent. L’avion et le train sont devenus des moyens de transport sans âme, où la notion de voyage a disparu au profit
de la vitesse et de la rentabilité par siège. A l’inverse, les paquebots demeurent le dernier espace de lenteur contemplative où il ne s’agit pas de relier un point à un autre, mais de flotter
dans l’espace temps au gré des côtes en oubliant les réalités terrestres… si terre à terre !