À l’été 1962, le magazine Look commissionna Douglas Kirkland afin de faire un reportage photographique sur celle qui habillait Jackie Kennedy, la première dame des États-Unis. Gabrielle Chanel, alors âgée de 79 ans accepta, non sans méfiance, que ce jeune photographe la suive pendant trois semaines. Le résultat était exposé le mois dernier à la galerie Basia Embiricos à Paris.
J’ai pris le temps pendant la fashion week de visiter cette expo et d’y rencontrer son curator, Ku Khahn. Pendant notre échange, j’ai pu me rendre compte que j’étais assez proche de cet ancien photographe devenu commissaire d’expo. En effet, nous apprenons rapidement que nous avons passés= notre enfance dans la même ville, fréquentés= le même collège et le même lycée (certes à 25 ans d’écart, mais tout de même !) De plus ce nom m’était familier, puisque situé entre Douglas Kirkland et Federico Fellini… sur la couverture du magazine Zoom daté de 1972 que je venais de recevoir, suite à un achat sur le brocanteur en ligne eBay. « Il y a des hasards qui n’en sont pas », nous dit alors le responsable de la galerie….
Ku Khanh entre Douglas Kirkland et Federico Fellini
Lorsque je l’interroge sur les liens qu’il a pu nouer avec la maison Chanel grâce à cette manifestation, il me fait savoir que les promesses d’achat de la collection n’ont pas été tenues et que de soutien il n’en a eu que très peu…
Voilà qui est regrettable car la galerie nous à offert à travers cette exposition un regard nouveau sur la grande Mademoiselle. Certains clichés réussissant même à saisir des moments d’abandon (voir ci-dessous), rendant cette femme moins glaciale et plus humaine.
La grande Mademoiselle allongée (affalée ?) sur un canapé, un moment d’abandon…
Une collection d’instants volés dans la rue, dans son appartement du 31 rue Cambon ou au milieu de ses couturières et de ses mannequins dans les ateliers. Une exposition qui nous montre une Gabrielle Chanel tantôt grave, tantôt souriante et séductrice, tantôt secrète. Une vision intimiste, loin des clichés (finalement réducteurs) que l’on entretient sur la créatrice.
Coco Chanel Summer 62 (édité chez Steidl l’an dernier) rassemble sur papier les photos de Kirkland et une introduction de Karl Lagerfeld. Un ouvrage, disponible chez La Hune, à posséder absolument !