(des) miniatures perceptibles

Publié le 15 mars 2010 par Menear
En marge du Journal des sens (mais réellement en marge : c'est à dire dans des coins de feuilles brouillon, à l'envers, entre les blancs et sous les titres), David Menear compose un autre pan aléatoire de son Journal général. Chaque matin il s'astreint à l'écriture de la phrase : la première apparue. Il l'écrit une fois, la fixe et n'y revient plus. Souvent prétexte à la « scarification des rêves », parfois incohérente, généralement sans ponctuation ni majuscule. Il tient journal chaque matin avant premier mot prononcé, avant surtout l'écriture du vrai, le réel, celui qui fait oeuvre et qu'il nomme Journal des sens. Un titre pour cet ersatz perpétuel qui rappelle un peu les larmes d'Henri Calet (dont il est contemporain) ? Pas vraiment. Plusieurs sont mentionnés dans le chaos du texte mère. Il écrit essais sans y croire ou une autre de ses variantes : essais semés qui flanchent. Il écrit aussi fragmentation du m... tel qu'on l'avale. Il écrit où le grain pousse, il écrit miniatures percéptibles, parfois variante : des miniatures perceptibles. Le seul titre à posséder majuscule est moqué dans la phrase qui suit : Merde Blanche. Les extraits choisis sont tous dus au hasard : celui du doigt aléatoire plongé entre les pages.
paris catamaran sans histoire
je t'ai fait triste
comme une poupée vaudou
tout droit sorti de mes rêves les plus mous
demain énumérer les jours où je n'aurais pas pu les énumérer
avaler l'âme
au microscope
au microscope
décortiquer
nuit de foutre & de lumière ils m'en ont mis plein les yeux
préférerais encore en mon âme & conscience être un chien dans la nuit ou un fémur de chien
j'ai laissé dans mes mains mon visage et dans mes mains mon visage s'est perdu
trop peu d'air
sous le torse
& trop peu comme on pourrait pas dire