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L’étranger d’Albert Camus

Par Ngiroux

L’étranger d’Albert CamusCette année, le cinquantième anniversaire de Camus, décédé en 1960 d’un tragique accident de voiture, prix Nobel en 57, un journaliste, un philosophe, un dramaturge, un résistant, mais surtout et tout simplement un écrivain. Un voyage dans « memory lane ».  Pourquoi pas ?

L’étranger une de mes premières lectures dites sérieuses, un choix personnel, en dehors du contexte scolaire, presque à l’index du moins à cette époque.  Une ouverture sur cette nouvelle littérature qui nous enflammait tous.  Un regard autre, différent que les Balzac, les Hugo enfin tous ces grands classiques français qui représentaient pour cette génération la littérature. Une brisure sur les sujets tabous de cet après-guerre, l’amour libre, l’athéisme et l’étranger qui arrivait à nos portes.

Aujourd’hui, maman est morte.  Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : « Mère décédée ». Enterrement demain.  Sentiments distingués. Cela ne veut rien dire.  C’était peut-être hier.

 De ce simple sujet, verbe, complément, éléments de constructions de phrases très courtes, simples, mais combien percutantes. Camus nous fait découvrir son univers encore aujourd’hui si particulier, et cela malgré toutes les dissertations, les synthèses, les études. Camus reste Camus.  Un très grand classique de la littérature dite moderne.

Dès les premières pages, Meursault, le narrateur, nous décrit : le ciel était déjà plein de soleil, j’avais chaud sous mes vêtements sombres, la sueur coulait sur mes joues. Aux funérailles de sa mère, on sent déjà cette ambiance, cette dimension contemplative s’emparer de nous, ce soleil ardent, cette chaleur implacable caractérisée par bien des romanciers, l’Algérie. Cette langueur du texte, ce manque de sentiment, ce détachement, cette absence d’émotion réveillent les mêmes impressions de ma première lecture.  Publié en 42, ici on peut vraiment dire que ce roman phare ne vieillit pas. À prendre note que la revue Lire de février édition spéciale Camus ainsi que Solidaire et Solitaire de Catherine Camus nouvelle parution, célèbrent cet anniversaire. J’ai adoré cette courte immersion dans ce grand classique qui avec ses quelques pages m’a laissé songeur pendant plusieurs jours et je termine avec notre meurtrier lors de son procès.

Moi, cela m’ennuyait de leur expliquer.  J’ai fini par me taire et j’ai fumé en regardant la mer.

 



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