Le Parti Québécois n’a pas d’autre aspiration que celle de faire un pays. Un pays pour les prolétaires? Non, pas vraiment. Un pays pour les bourgeois de nationalité québécoise? Certes, et l’on a insisté cette fin de semaine sur l’intérêt du parti vis-à-vis les initiatives personnelles d’enrichissement, donc sur des initiatives privées, quels qu’en soient la teneur, la provenance ou tout autre débat qui remettrait vite à leur place, ceux qui disent ces initiateurs «méritants» du labeur d’autrui.
On désiste ainsi le parti, de son dogme jadis, celui de la nécessité de l’État pour palier où le capitalisme ne peut aller, où il ne peut servir les intérêts de classes subordonnées au patronat. Le PQ ouvre ainsi la porte au privé, dans tous domaines, liant ces initiatives à de potentiels «mérites», comme s’il fallait encourager les initiatives personnelles, alors qu’elles découlent en fait, du fait que certains individus possèdent les capitaux nécessaires pour ce. Tout comme le patronat n’a jamais créé d’emploi, mais qu’il répondait plutôt à une demande par ses capitaux, qu’il devait préalablement posséder. Le bourgeois n’est que l’intermédiaire entre la demande et l’offre et le seul fait observable, nous dénonce ses possessions préalables aux investissements qu’il fait.
Le PQ ne pourra donc plus se dire de gauche, ni de centre. Il est désormais condamné à vivre en chœur avec les autres partis de droite, et avouer que sa seule différence avec l’ADQ et le Parti Libéral du Québec, c’est sa soif nationaliste d’indépendance, et que celle-ci ne servira jamais que les intérêts de ce que certains péquistes nomment, les «méritants» et/ou les créateurs de richesses –alors que le prolétariat crée véritablement la richesse-.
Aussi, j’en profite pour inviter le SPQ-Libre à joindre les forces qui leur ressemblent, soit celles de Québec-solidaire. Ils n’ont plus leur place parmi les nationalistes étroits que sont devenus, au fil du temps, les membres du Parti bourgeois Québécois. Que les membres de ce parti bourgeois veuillent encore faire confiance au capitalisme, c’est une chose, mais que les membres avoués d’une cause des travailleurs en fassent autant, c’en est une autre.
Le capitalisme, depuis ses débuts, n’a jamais su partager les richesses, à ceux qui pourtant, la créaient. Le capitalisme transpire de contradictions de toute sorte, puis mène à la concentration de richesses chez une minorité d’individus, que les péquistes ici, nomment «méritants» ou «initiateurs personnels». Ce modèle économique est une plaie, celle de l’humanité. Il crée des guerres, autant réactives que préventives, ce que l’on nomme l’impérialisme. C’est d’ailleurs l’un des aboutissements inévitables du système capitaliste. Ensuite, le système capitaliste fait souvent faillite, et reprend ses forces en puisant du capital à ceux mêmes qu’il permet aux bourgeois d’exploiter tout au long de leur vie. Ce capitalisme, en 2007-2008, a encore fait faillite. Tout autour du globe, les banques tombaient, les unes après les autres. Et ce sont ceux qui prêtaient aux banques, pour ensuite leur emprunter, qui leur auront encore une fois, sauvé la peau. Mais cela, en donnant également un coup de barre à leur propre confort.
Par exemple, ici, les prolétaires canadiens ont vu Harper préparer la sauce qui allait alimenter tout le débat. En cessant de retenir l’impôt que les libéraux avaient instauré, Harper a vidé les coffres du gouvernement, pour transformer également, une entrée par une sortie massive de capitaux, cela, tout en aidant, lui aussi, le secteur privé de notre économie, au détriment bien sûr, de celle de la collectivité. Maintenant, on nous aborde le manque de finance au niveau public, et la nécessité, selon certains journalistes supposés impartiaux –Michel C. Auger à Radio-Canada-, d’ouvrir « absolument» les portes au privé dans tous les secteurs. La carotte et le bâton font encore guise d’actualité.
Le Québec n’est pas dans le rouge comme le Journal de Montréal le prétendait. Encore moins comme certains économistes apocalyptiques dits lucides, osaient le prétendre aussi. Et ce n’est pas ici, un virage à droite du Parti Québécois, ce parti fut toujours un repère de capitalistes et n’a jamais mis de côté, ces principes tenus par les capitalistes, selon lesquels, un employeur est méritant des fruits du labeur de ceux qu’il emploie, les prolétaires.
Donc, rien de neuf à l’horizon. Des pré-arrangements ont été faits pour aménager le paysage au service du capital. Le Parti bourgeois Québécois est un autre de ces partis opportunistes, qui tente de saisir la balle au bond. Il ne sert pas nos intérêts de travailleurs, et même, se débarrasse de la seule branche qui aurait pu affirmer le contraire. Quand même le capitalisme a eu ses ratées au fil du temps, et partout dans le monde, quand même il a prouvé tout le contraire de ses prétentions, les dirigeants du Parti bourgeois Québécois ont décidé de conjuguer ces dogmes vénérés par les capitalistes, malgré tout. Le capitalisme moderne, tout droit sorti d’un anticommunisme primaire, est également à l’origine de nombreuses morts. Qu’il s’agisse de famine engrangée par un modèle inéquitable, de guerres pour des territoires, d’injustices sociales découlant, elles, d’injustices économiques, le capitalisme ne laisse pas sa place au socialisme quant aux morts qu’il aura créé, et le PQ persiste et signe, mais cesse au moins de se prétendre près des intérêts du peuple.
Le capitalisme a démontré ses limites, le SPQ-Libre devrait maintenant regarder vers le futur, et repérer ses véritables alliés de classe. Chez Québec-solidaire, ce «parti dans un parti» aurait sa place, comme les autres collectifs qui créent ce parti de gauche, près des intérêts des travailleurs salariés. SPQ-Libre ne doit pas avoir honte de ses positions tranchées vis-à-vis un modèle dépassé par le temps et par ses propres échecs. L’histoire se répète seulement, car par le passé aussi, les finances allaient comme ci comme ça, et on a souvent sorti la carte du privé, omettant de préciser qu’elle allait enrichir une minorité parasitaire, qu’elle allait coûter plus cher per capita, et qu’elle n’allait aucunement amélioré l’équité ou l’égalité des chances. Le SPQ-Libre n’est pas obligé de suivre sectairement, les erreurs décidées par la chefferie et ses membres, d’un parti obstinément bourgeois.
Le SPQ-Libre, est libre de choisir son avenir, mais il n’a point cette liberté dans le parti dont il détient la carte.