Chanteur et compositeur de Aimer à en perdre la raison, Jean Ferrat est décédé hier, laissant derrière lui l’univers politico-culturel en émoi.
"Il a marqué son époque. J'espère que les jeunes écouteront Ferrat. Il était le dernier des grands après Ferré, Brassens et Brel... Il y a des millions de gens très tristes : ceux qui sont engagés comme lui (…), ceux qui aiment à perdre la raison" s’est attristé Michel Drucker, son ami depuis 45 ans et qui l’avait déjà accueilli dans Vivement Dimanche. Ami de la même génération, Pierre Perret évoque l'engagement inaltérable de Jean Ferrat : "Son plaisir était d'écrire de belles chansons. C'était un homme ouvert à tout, un militant de gauche, de ceux qui défendent un communisme pur. Il était resté fidèle à ses convictions et aux valeurs auxquelles il croyait.".
Après Martine Aubry, première secrétaire du PS, qui le décrit tel "un militant infatigable de la justice sociale" et la communiste Marie George Buffet "le chanteur dont le sens de l’humanité et de la justice a accompagné l’engagement de générations de militants", on retiendra l’éloge de Nicolas Sarkozy. "C'est aussi une conception intransigeante de la chanson française qui s'éteint. Farouchement attaché à sa liberté et à son indépendance, il a toute sa vie pensé et vécu son art comme un artisanat, privilégiant constamment l'authenticité et l'excellence à la facilité consumériste des standards commerciaux".