Bien sûr il ne s’agit pas de faire un film de vampire lambda qui se veut cool et branché pour happer l’intérêt des jeunes (il y a eu suffisamment de Underworld et Blade comme ça). Il faut trouver une approche différente, qui sorte du tout venant vampirique consistant à mettre quelques individus vampires aux trousses d’être humains pour leur croquer le cou.
Les frères Spierig se sont fait remarquer en 2003 en signant un premier film mêlant zombies et invasion extraterrestre, Undead. Un essai impressionnant pour un film tourné avec trois fois rien dans leur Australie natale. Les frangins abandonnent pour leur second long les zombies pour se consacrer, donc, aux vampires. Et pour ce faire, ils ont imaginé avec Daybreakers un point de départ futuriste se démarquant des autres films de vampires.
Remodeler la société à l’image des vampires, plutôt que les introduire dans la nôtre, est l’idée maline du scénario des frères Spierig. Dès lors ils n’inscrivent plus tellement leur film dans le genre horrifique, mais lorgnent du côté de la science-fiction. Les rôles sont inversés avec à propos, sans pour autant nier aux vampires leur dangerosité. Ils affinent le traditionnel personnage du vampire, qui n’est plus un monstre, du moins plus seulement. Hommes puissants séduits par leur immortalité, hommes de bon sens dégoûtés par leur leurs obligations de suceurs de sang, mutants dégénérés ayant perdus toute trace d’humanité, le bestiaire vampirique des frères Spierig séduit d’autant plus qu’il est servi par des gueules comme Sam Neill ou Ethan Hawke.
Bien sûr Daybreakers reste de la série B, et ne s’en éloigne pas forcément dans son schéma narratif relativement balisé. 2009 a offert des variations dans le genre plus audacieuses et intéressantes comme Morse et Thirst (bien que ce dernier ne soit pas des plus réussis…). Mais les bonnes petites séries B (sanglantes) sont des plaisirs auxquels il est difficile de résister.