Pour le reste outre l’UMP, il y a une grande perdante de ce premier tour : la Région. Avec plus de 52% d’abstention le scrutin scelle le désintérêt de nos concitoyens pour cette assemblée et même si les Présidents sortants arrivent presque partout en tête, on ne peut pas dire qu’ils ont su mobiliser l’électorat sur leurs programmes d’actions futures.
Bien sûr, il y a un second tour, bien sûr les véritables analyses ne pourront se faire qu’à l’issue de ce dernier, mais on peut d’ores et déjà affirmer que l’UMP et la majorité présidentielle viennent de prendre une déculottée mémorable.
Le PS vire en tête presque partout avec une réserve de voix non négligeable à puiser dans la « diversité » de gauche alors que l’UMP, même lorsqu’il est au coude à coude, n’a plus personne avec qui discuter. C’est pour moi la seconde grande leçon.
La droite, en voulant « caporaliser » ces différentes expressions ne parle plus que d’une voix et quand cette voix est en difficulté il n’y a plus aucune roue de secours, plus de partenaire potentiel pour vous tendre une main salvatrice.
On se gausse souvent de la désorganisation à gauche, de la cacophonie des courants et de l’éparpillement des « chapelles », mais dans les scrutins à deux tours il est préférable de pouvoir se retourner vers les frères « ennemis » d’un moment pour construire une majorité.
Le phénomène est d’ailleurs présent à gauche comme à droite, avec les verts et le FN. A cette différence prêt que les verts sont ensuite fréquentables et le FN pestiféré. Dans douze régions françaises la triangulaire PS-UMP-FN scellera une fois de plus, on y revient, l’apport tactique maintenant bien connu du parti de Le Pen aux socialistes. Mais pour être tout à fait juste, cette fois-ci, le PS n’en a même pas besoin ! C’est dire l’ampleur de la déroute à droite.
Reste l’armée des abstentionnistes, de très très loin les plus nombreux ; je doute d’un sursaut issu de cette « réserve » désabusée qui ne considère pas ce scrutin comme important : “parti” de loin majoritaire, qui lui, à condamner la dispertion administrative de nos institutions.