Sarkozy ne s'y est pas trompé. Dans son palais, il a improvisé une réunion de crise hier soir avec les pontes de son mouvement. La consigne était simple. Mettre en exergue l'énorme taux d'abstention et tenter de siphonner le juteux électorat écologiste ( plus de 12 %) en communiquant à tout va sur le Grenelle de l'environnement. En oubliant qu'il y a quelques jours, au salon de l'agriculture, ce même Sarkozy a fait le beau face aux paysans en affirmant que les questions d'environnement “ça commence à bien faire.” Rien de nouveau sous le soleil de Satan. Dire tout et son contraire en fonction du contexte est une constante chez notre guide suprême…
Un qui fait la gueule, c'est le béarnais Bayrou. Avec 4%, son Modem ressemble désormais à une peau de chagrin. Drôle de drame pour l'Orange amer. Cela réjouit Méluche qui avec ses presque 6% s'en tire mieux que le petit facteur scotché à 3,5%. Un qui pavoise, c'est le vieux borgne. Pas loin de 12% des français adhèrent à ses thèses douteuses. Sacré boomerang pour Sarkozy et son débat nauséabond sur la “francitude”. Réveiller l'odieuse bête qui dort, voilà qui est fait et bien fait.
La percée du Front National est frappante. Le Pen se requinque avec plus de 20% des voix en PACA, sa fille Marine fait jeu égal avec la candidate UMP Valérie Létard avec plus de 18% dans le Nord-pas-De-Calais et Bruno Gollnisch est à plus de 13% en Rhône-Alpes. “Nous cavalcadons” pérore le vieux chef qui retrouve ainsi son pouvoir de nuisance. Son parti pourrait se maintenir au second tour dans au moins douze régions.