Mon fils grandit, il traverse l'enfance avec ses bottes de sept lieues. Il a encore peur des forêts, de la nuit, des couloirs, mais il est en train de puiser en lui le courage de traverser la rue tout seul et de goûter un plat inconnu. Je le regarde comme j'attendais ses premiers pas, du coin de l'oeil, pour qu'il ne sente pas trop le poids de mon admiration. Je me demande encore comment lui souffler dans le dos suffisamment d'amour pour qu'il n'ait pas besoin de regarder derrière lui pour avancer.