Magazine Cinéma
Synopsis :
Guido Contini est le plus grand réalisateur de son époque. Vénéré par les critiques et adulé par le public, il n'a qu'un seul point faible : les jolies femmes !
Tiraillé entre sa sublime épouse et sa sulfureuse maitresse, harcelé par une séduisante journaliste, subjugué par la star de son prochain film, Guido ne sait plus où donner de la tête. Soutenu par sa confidente et sa mère, parviendra-t-il à résister à toutes ces tentations ?
Critique :
Il est certains que Nine peut concourir au grand jeu du film ayant le plus de stars Oscarisées à son bord. Ceci étant, et comme le veut la coutume, gros casting ne rime pas toujours avec bon film et Nine semble être la démonstration parfaite. Flop monumental aux USA, flop en France, massacré par la presse et les spectateurs, le film s’est fait à peu près démonté de toutes parts…à juste titre.
Après le succès mérité de Chicago, Rob Marshall était donc revenu à la comédie musicale, appuyé par un casting de rêve, et la volonté de faire un superbe hommage à Fellini et son Huit et demi. Sur le papier, il y avait donc de quoi saliver. Malheureusement, en ressort uniquement un (même pas) joyeux bordel, sans punch, sans chanson dont l’on se souvient, sans cohérence, sans rien.
Guido Contini (Day Lewis), grand cinéaste Italien, doit débuter son nouveau film dans les jours à venir. Mais le scénario manque, l’idée ne vient pas. Cet homme à l’égo sur dimensionné est perturbé, chaviré, tiraillé entre toutes ces femmes qui l’entourent, sa muse, sa maîtresse, son fantasme d’enfant, sa confidente, sa mère, son épouse, une journaliste sexy et j’en passe. En pleine introspection, il essaye de fuir l’évidence en se retirant dans un petit hôtel.
Mais le sujet un tantinet morose du film se voit finalement régulièrement mis en balance avec la volonté de faire une comédie musicale, vaguement énergique. Si l’on tend à entrer dans la psychologie du personnage quelques courts instants, s’est pour s’en faire sortir rapidement via une chanson ou une chorégraphie par toujours du meilleur goût. Ah, qu’ils sont loin les souvenirs de Chicago, de Moulin Rouge ou même de Hairspray (bien que ce 2 derniers soient dans un registre bien différent)…
Déstructuré dans sa narration, dans son montage, incohérent et manquant de rythme, Nine ne fait même pas la part belle à sa ravissante et sexy distribution qui semble ici enchaînée aux stéréotypes connues des actrices qui y prennent part. Nicole Kidman demeure froide et distante, Marion Cottilard se limite à pleurer à chaque apparition, Peneloppe Cruz essaye d’être plus vulgaire à chaque nouvelle séquence, Sophia Loren ne sert à rien… Seules Fergie et Kate Hudson (curieusement) arrivent à tirer leur épingle du jeu, en partie notamment grâce à leurs séquences musicales pour le coup recherchées et réussies. Ces deux passages demeurent les principaux arguments d’un film qui n’en a pas vraiment.
Trop long car tournant en rond pendant plus de deux heures, un brin bordélique, forcé de toute part, Nine est un échec tant sur les aspects cinématographiques que musicaux du terme puisque même la bande originale n’arrive pas à marquer les esprits outre mesure.
Du bon gros gâchis…