La compèt c’est pas pour les pleutres, les faibles, les tocards, les bouffons, les boulets, les tanches, les baltringues et autres nazbroques de classe mondiale. La compétition c’est pour les winners, les battants, les forts, les gagnants, ceux qui se donnent à fond, ceux qui crèveraient la bouche ouverte pour franchir la ligne le premier, ceux qui vendraient leur mère pour une breloque ou leur âme pour un peu plus de temps sur terre.
La compèt c’est ce qui différencie les bons des mauvais. C’est aussi le modèle de société que l’on nous prépare, pour le meilleur, et pour l’atroce (je trouvais ça plus accrocheur que le pire).
Se précipiter sur la suite (mais sans quitter cette page !)
Quand on regarde les réformes qui nous sont proposées, si si regardez bien, on distingue une filiation commune. Le début du semblant d’esquisse de cohérence. La grande philosophe Belge, wallonne?Flamande? , Mauranne le chantait déjà il y a quelques années :”
On se déteste, on se déchire
On se détruit, on se désire,
mais au bout du compte,
on se rend compte qu’on est toujours tout seul au monde“.
Pas faux. Prenons donc les franchises médicales. Les franchises c’est bien, ça va nous permettre d’aider les vieux qui ont le truc qui ressemble à un mix de la tremblotte du mouton et de la têtedelinotitude. Bon, il est vrai que cela enclenche de façon claire et nette la tendance du chacun pour sa gueule. Après tout si les pauvres et les classes moyennes ne ceulent pas participer, ils n’ont qu’a aller s’installer au Maroc, c’est chouette, il fait beau, chaud et avec 500€/mois on y vit encore confortablement semble t-il1 .
Les universités? Concurrence, ça départagera les meilleures des lieux de perditions qui finiront bien par fermer.
La fin de la carte scolaire? Ah mon bon monsieur, ça permettra aux meilleurs élèves d’aller dans les meilleurs collèges, puis les meilleurs lycées (et finir en grande école). les moins bons..euh ben il leur restera les moins bons collèges..ou alors les filières techniques, ou alors euh..question suivante?
Non vraiment j’aime bien ce noveau souffle politique. Il faut enfin dire les choses comme elles sont, faire selon LE MERITE de chacun. Et qui déterminera le mérite de chacun? Mais le marché bien sûr! Si vous réussissez, c’est que vous avez du mérite. Par un curieux hasard, c’est la conséquence qui sert de point de départ, alors qu’elle ne devrait en être que l’aboutissement.
Voie normale :Vous êtes talentueux, vous accédez aux meilleures filières, vous réussissez, donc vous avez du mérite.
Voie actuelle: Vous êtes censé avoir du mérite (normal vos parents ont réussi, ça vaut non?) , vous accédez aux meilleures filières, vous réussissez.
N’a t-on pas oublié quelque chose en route? Ah si le talent de départ. Qu’importe puisqu’il est avantageusement compensé par le background social. Et puis c’est beaucoup plus facile à évaluer. En général ça se mesure à la taille des revenus. CSP +, vous êtes talentueux, CSP - , ah mon ami vous ferez un excellent technicien de surface. Un artiste du lino, une star de l’autolaveuse, comme schumacher mais en moins riche et moins rouge !
Le problème du mérite, c’est qu’il y a toujours quelqu’un pour le déterminer et une prédéterminantion sociale pour le plomber. Alors oui, une société qui vit sur le mérite je suis pour. Comme Warren Buffet, qui trouve que les impôts sur les successions devraient être beaucoup plus lourds.
Car après tout cher ami talentueux, si tu es si talentueux, si avide de réussite, tu n’as pas besoin des sous, du piston et des adresses de papa/maman hein?
Si? C’est plus facile? Ah ça mon grand, c’est un discours de looser. Un winner ça se bat, ça ne profite pas.
Cacher cette brillante littérature
- quoique l’immobilier ait flambé ces derniers temps [Retour]