En regardant l'émission Thalassa vendredi soir (12 mars) j'ai eu le plaisir de voir Philippe Berteloot, expert de la plaisance et exploitant une flottille de catamarans aux Seychelles (Marine Cat Sey) et également une vieille connaissance, parler d'un sujet pour le moins déplaisant : la menace que commence à faire peser sur l'économie seychelloise l'irruption de pirates somaliens opérants à plus de 800 milles des côtes du continent africain. Philippe avait déjà témoigné dans la même émission en 2008 lors du convoyage des ses catamarans à travers le golfe d'Aden.
Il est intéressant de noter que les experts s'accordent pour dire que l'irruption des pirates loin vers l'est et même non loin des Maldives ou au sud dans le canal du Mozambique est principalement due au déploiement de force dans la golfe d'Aden. La difficulté de perpétrer leurs méfaits près de leurs côtes les obligent à aller chercher des proies très loin, répandant sur une zone immense l'insécurité pour tous les navires.
Si pour l'instant, d'après les spécialistes interrogés, la navigation dans l'archipel proche de Mahé est sans danger, par contre la navigation de plaisance vers les îles éloignées des Seychelles devient impossible. Et par conséquence, toute route de tour du monde passant par la mer Rouge et le canal de Suez est bloquée. L'option du passage par la cap de Bonne Espérance étant beaucoup plus longue et obligeant à affronter une météo nettement plus difficile, on peut affirmer qu'il actuellement impossible de faire un tour du monde à la voile sans risques majeurs et c'est une régression grave de la liberté de circuler.
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