Souvenirs, souvenirs...
1971, j'ai quinze ans et j'achète (avec quel argent ? quelle permission ?) "Ferrat chante Aragon", disque paru chez Barclay. Une pochette dorée, magnifique, avec à l'intérieur les textes des poèmes sur fond jaune avec quelques vignettes en noir et blanc."J'entends, j'entends", "Les poètes", "C'est si peu dire que je t'aime", "Heureux celui qui meurt d'aimer", "Que serais-je sans toi ?"...
Ce disque, je l'ai écouté mille et mille fois avec à chaque fois, la pose de l'aiguille sur le sillon, le retournement du disque sur l'électrophone gris (cinq poèmes de chaque côté), son essuyage avec un chiffon doux, tous gestes abolis mais qui étaient ceux de ma jeunesse.Je suis descendue à la cave retrouver mon cher disque, éternel vintage de l'amour. Mais sans appareil, comment écouter à nouveau ces sublimes chansons ?La pochette est abîmée, les pages hélas collées, la honte ! Le temps passe, celui des vinyles, celui des chanteurs.Le temps passe, les mots restent avec la poésie et l'émotion, même tant d'années plus tard :
"Lorsque les choses plus ne sontQu'un souvenir de leur frissonun écho des musiques mortesDemeure la douleur du sonQui plus s'éteint, plus devient forteC'est peu des mots pour la chanson
C'est si peu dire que je t'aimeEt je n'aurai dit que je t'aime" (Aragon)Merci pour votre lecture ! Thank you for reading !