« Une langue disparaît tous les 15 jours dans le monde » peut-on lire sur le site Youphil. Cette baisse de la diversité linguistique semble très prégnante en Inde, selon un article du Monde qui fait suite au décès de Boa senior, dernière représentante de la langue bo en Inde. Etonnamment (pour moi), le problème concerne aussi l’Europe, et a poussé le Conseil de l’Europe à produire le web-documentaire « Sauver ma langue ».
Mais sauver une langue, comment est-ce possible ? Il ne s’agit pas d’un bâtiment qu’on peut classer et protéger de quelques barrières… L’Unesco a dont créé la liste du « patrimoine culturel immatériel de l’humanité » qui rassemble des langues mais aussi des pratiques culturelles et rituelles en danger. On y découvre le « Silbo Gomero », cet étonnant langage sifflé de l’île de la Gomera (Canaries) :
A une époque où quelques langues, l’anglais en tête, prennent le pas sur toutes les autres, on doit se demander en quoi la diversité linguistique est importante. Pour ma part, l’apprentissage de l’anglais et de l’espagnol à l’école et, depuis peu, celui du japonais m’a convaincu de l’importance de la langue pour appréhender une culture. Leyla Dakhli le souligne dans son article « Le multilinguisme est un humanisme », sur un essai de François Ost « pour la diversité des langues et leur irréductibilité ».
Et qui dit diversité dit traduction. Mais que ce soit pour traduire Le Petit Prince en japonais (voir mon article), comprendre des chansons anglaises (voir le drolatique Pardon my french), adapter les sous-titres des séries (en perdant les particularités régionales comme l’accent ou certaines expressions typiques) ou encore améliorer les relations internationales (voir l’article de Francis Pisani), l’exercice est toujours risqué.
Toujours avec l’exemple du sous-titrage, voir cette vidéo réalisée par Eve Vayssière où « une experte en linguistique nous montre pourquoi les sous-titres dépassent la traduction mot-à-mot » :
La traduction est encore plus dure quand elle doit être faite en direct. Des japonais s’y sont essayés à leur manière en créant un dispositif de traduction instantanée composé d’un « petit boîtier portable associé à des lunettes, qui projettent une image sur la rétine », d’après la journaliste Karyn Poupée.
Et au milieu de cette cacophonie, même les bébés en rajoutent en criant dans leur langue maternelle. Il y a de quoi y perdre son latin. Mais en français alors, il y a du nouveau ? Les secrétaires de rédaction et les correcteurs des journaux (Langue sauce piquante pour le Monde) sont bien placés pour observer au quotidien l’évolution de notre langue. L’occasion de découvrir des mots incongrus comme…. Allez au hasard lixiviat !
Pour aller plus loin, voir ma Weblist « Langues et écritures » sur Knowtex.
Illustration : La Tour de Babel vue par Pieter Bruegel l’Ancien au XVIe siècle (source : Wikipédia)