L'absurde est-il de ce monde ? Je n'ai pas la réponse. La question se pose toujours en ces temps d'opérations lointaines pour lesquelles le sens de la défense (de l'avant) du pays n'apparaît pas immédiatement à tous. La mort des soldats interpelle. Héros ou victimes ? Victime moderne ? Héros à l'ancienne, version Homère ou Raoul Walsh ?
Dans ces conditions, faut-il magnifier l'action ou la pensée ? J'ai souvent pensé qu'il fallait les deux, pas forcément simultanément, pour s'accomplir. Je vous livre quelques lignes de Camus à ce sujet, tirées de : Le mythe de Sisyphe.
Non, dit le conquérant, ne croyez pas que pour aimer l'action, il m'ait fallu désapprendre à penser. Je puis parfaitement au contraire définir ce que je crois. Car je le crois avec force et je le vois d'une vue certaine et claire. Méfiez-vous des ceux qui disent: " Ceci, je le sais trop pour pouvoir l'exprimer. " Car s'ils ne le peuvent, c'est qu'ils ne le savent pas ou que, par paresse, ils se sont arrêtés à l'écorce.
Il vient toujours un temps où il faut choisir entre la contemplation et l'action. Cela s'appelle devenir un homme. Ces déchirements sont affreux. Mais pour un cœur fier, il ne peut y avoir de milieu. Il y a Dieu ou le temps, cette croix ou cette épée. Ce monde a un sens plus haut qui surpasse ses agitations ou rien n'est vrai que ces agitations. Il faut vivre avec le temps et mourir avec lui ou s'y soustraire pour une plus grande vie.
Trouver du sens ou vivre avec l'absurde, tout un programme !
Pour aller (juste un peu) plus loin :