C'est triste un bureau de vote le dimanche après-midi sous un ciel de bruine.
La démocratie a vraiment triste mine.
Voilà ce que je me suis dit vers 16 h 25, juste en sortant du mien, en l'occurrence une pauvre salle de sports d'une pauvre petite école de la ville du coin réquisitionnée pour l'occasion. Un gris qui m'a empêché une fois encore de voter blanc et qui m'a presque fait changer d'avis pour voter rose. Mais je suis resté vert. Bien campé sur mes convictions.
Il y avait dans ce hall désuet quatre pauvres personnes qui auraient sans doute bien aimé qu'il y ait des mouches. Il y eut comme de l'écho lorsque le chef annonça mon nom et mon matricule électoral. Avec des mouches, ils auraient eu autre chose à tuer que le temps.
Ce temps qui semblait s'écouler avec une lenteur d'escargot en grève du zèle. Il y avait comme une chape de plomb.
A l'entrée, nous conversons de l'abstention avec l'une des dames.
Elle m'annonce qu'ils sont à environ 30 %, que dans certains bureaux c'est de l'ordre de 20. D'abstention ? Non, non, de participation. Pire que prévu, alors ?
Dans les rues à peu près désertes, sous un ciel blanc, quelques badauds marchaient. Un gars regardait les panneaux électoraux comme abandonnés à leur triste sort.
Ca sonnait un peu le creux, tout cela.
La démocratie n'a pas la pèche. Même le lendemain d'ouverture de celle à la truite. Je n'ose imaginer les mines réjouies du soir et du lendemain de celles et ceux qui se seront présentés. Il n'y a pas de place pour l'arrogance. Vraiment pas.
En rentrant à la maison, RTL 2 a déposé dans mes oreilles boys don't cry, des Cure.
Source de l'image : L'express.