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dimanche 14 mars 2010
LA CELLULE DE ZARKANE de Joseph Lubsky
Aux assises, un homme écope de vingt-deux ans de prison pour le meurtre d'une mère et de sa fille.
Zarkane, l'œil noir et sec, contemple sans le moindre signe d'émotion ceux qui viennent de le condamner. Une descente aux enfers qui l'amène à dérouler le fil de sa vie qui débute dans une caravane, dans un camp gitan du sud de la France, puis dans une famille d'adoption avant que Fernand, le parrain de la Côte d'Azur, ne décide de prendre Zarkane sous son aile, pour en faire un caïd et un homme riche.
Une vie noire et violente que cet homme abandonne pour ne plus se consacrer qu'à la peinture et à l'amour. Un bonheur qui ne durera pas : les tarots de Mamma Lisa l'avaient prédit.
Mon avis :
Tout commence comme un film. Clap sur les assises.
Zarkane, gitan blond prénommé Kéma, est condamné à l’enfermement pour 22 ans, et du fond de sa cellule, il nous entraîne dans une longue descente aux enfers. Seul , Zarkane doit lutter contre ses démons et tenter de ne pas sombrer dans la folie.
Vingt-deux ans, c’est long, et c’est pour lui le moment de faire le point , de retracer une vie chaotique dans laquelle ses erreurs et son destin l’ont mené à cette situation : les mensonges de son enfance, la mort de sa mère, ses relations avec la mafia de la côte d’azur, l’argent sale et les filles faciles… Une vie faite de violence et de sang. Seul , Zarkane doit lutter contre ses démons et tenter de ne pas sombrer dans la folie.
Dans le cadre d’un partenariat avec BOB et les éditions “ le livre de poche”, j’ai selectionné et reçu ce livre dont j’ignorais l’identité de l’auteur, même si le nom de Joseph Lubsky éveillait en moi une heureuse intuition. En effet, à la première page ouverte, je découvris l’insoupçonnable au travers de l’identité réelle de l’écrivain qui d’habitude me fait rêver par ses grands spectacles télévisuels.
Sans aucune appréhension, j’entrepris donc de m’embarquer à la découverte du thème de ce sinistre récit qui m’emporta dans une vraie tornade de violence. J’en fus épatée !
Quelle dualité dans cet auteur qui, reconnu pour ses talents artistiques, chantre de la rigolade et bon vivant, réussit l’exploit de me faire frissonner par son écriture. Car son personnage, Zarkane, est un être torturé et sombre. Il a choisi la voie de l’illégalité pour essayer de devenir ce que mamma Lisa espérait : un Gadjo Manifico. Et ses choix le mène tout droit à l’irréparable : un crime d’une atrocité sans pareil.
Joseph Lubsky n’est autre que Patrick Bouton de son patronyme, Patrick Sébastien de son nom d’artiste. Il a créé ce personnage de Lubsky, un ancien détenu, pour assurer plus de contenance à son roman noir. En effet, l’aurait-on pris au sérieux s’il l’ avait signé de son vrai nom ? Je ne le pense pas. Certains critiques n’aurait pas permis cette hérésie littéraire d’encenser un “rigolo” qui fait tourner les serviettes. Pourtant c’est la personnalité de Sébastien qui donne le ton du récit. Zarkane vient d’un camp de gitan ( des gens qu’il respecte énormément).Au cours de sa trépidante vie, il ouvre un restaurant où il met un point d’honneur à présenter des numéros de music-hall ( tiens, voilà qui me rappelle une émission qu’il présente ! )… Je ne continue pas pour ne pas trop dévoiler l’histoire…
Les souvenirs de Zarkane sont très surprenants, de surprises en rebondissements, ils nous entrainent vers une vérité qui n’ est pas celle que l’on attendait…. Avec Zarkane, on remonte des abîmes en s’accrochant à des phrases coupées à la hache.
En conclusion, je vous conseille vivement la lecture de ce roman. Il s’agit d’une expédition au cœur de l’âme , d’où on ne revient pas indemne, jonchée de malaises et de terreur qui compose un thriller haletant et original.
Je remercie chaleureusement et pour ce partenariat.