Ce jour, 14 Mars 2010, à 12 h 01 Temps Universel, 15 h 01 heure locale, un séisme de magnitude 4,7 à frappé l'Iran méridional. Son épicentre se situe à 97 kilomètres au Nord-Est de Bushehr, population estimée à 157.800 habitants, et à 32 kilomètres à l'Ouest de Kazerun, population de 94.500 habitants. Son hypocentre se localise à 2 kilomètres de profondeur.
Un séisme de magnitude supérieure à 4 et inférieure à 5 se caractérise par des secousses notables d'objets à l'intérieur des maisons, des bruits d'entrechoquement et des dommages importants peu communs.
Par la très faible profondeur de son hypocentre situé à 2 kilomètres, les populations circonvoisines du tremblement de terre, environ 200.000 habitants, de Konar Takhteh, Tall-E Sar Kuh, Dalaki, Kazerun, et Sahadah, sont grandement exposées à des dommages dans les bâtis, voire aux personnes.
Ce séisme s'est produit au coeur des Monts Zagros, d'une longueur totale de 1.500 kilomètres depuis l'ouest de l'Iran, plus particulièrement la province du Kordestan, aux frontières de l'Irak jusqu'au golfe Persique, qui constituent la plus grande chaîne d'Irak et la deuxième plus grande chaîne d'Iran. La chaîne se termine au détroit d'Ormuz. Les points culminants sont le Zard Kuh, 4.548 mètres et le mont Dena, 4.359 mètres. La zone est devenue relativement désertique mais semble avoir été plus verdoyante et a été l'un des deux centres connus de domestication des chèvres il y a 10.000 ans environ, à la fin de la dernière glaciation.
Les raisons des aléas sismiques frappant l'Iran.
L'Iran est situé entre la plaque Arabie au sud et la plate-forme de Turan, considérée comme faisant partie de l'Eurasie stable, au nord. D'un point de vue structural, on y distingue trois unités principales :
- une unité sud, correspondant à la plaque arabique et comprenant la chaîne du Zagros ;
- une unité centrale, correspondant à un assemblage de micro blocs qui se sont accrétés à la marge sud de l'Eurasie, cette unité comprenant, en particulier, la zone métamorphique de Sanandaj-Sirjan au nord du Zagros, les blocs d'Iran Central et du Lut à l'est et la chaîne de l'Alborz. ;
- et une unité nord, correspondant à la marge sud du continent Eurasiatique à la fin du Paléozoïque, comprenant la chaîne du Kopet Dag et la plate-forme de Turan au Turkmenistan.
L'Iran est une zone de collision intracontinentale récente active. La cinématique, régulière depuis 60 Millions d'années, de la convergence entre l'Arabie et l'Eurasie est contrainte par les anomalies magnétiques en mer. Les processus et les accidents qui accommodent le raccourcissement entre Arabie et Eurasie sont nombreux et répartis sur l'ensemble du pays, du Golfe Persique à la partie centrale de la Mer Caspienne. Deux types de mécanismes principaux accommodant cette convergence s'y observent :
- un raccourcissement intracontinental se manifeste sous la forme de chaînes de montagnes et se concentre dans le Zagros au sud et dans les chaînes du Caucase, de l'Alborz et du Kopet Dag au nord.,
- et des zones majeures de décrochement séparent les différents blocs tels que l'Iran Central, le Lut ou la partie méridionale à lithosphère océanique de la Mer Caspienne.
La distribution des séismes met clairement en évidence l'existence de ces blocs, dont les limites sont souvent jalonnées d'ophiolites, témoins des processus d'accrétion anciens. Enfin, les données paléomagnétiques suggèrent que la convergence entre l'Arabie et l'Eurasie a également été accompagnée par des rotations importantes de certains des blocs lithosphériques de l'Iran Central.
Les discontinuités héritées d'épisodes tectoniques anciens, - sutures, failles lithosphériques majeures -, et les probables changements de nature de la lithosphère entre blocs entraînent une complexité supplémentaire du champ de déformation actuel comme il en est pour la chaîne de l'Alborz qui est limitée de part et d'autre de la Mer Caspienne par des décrochements qui transfèrent la convergence en direction du Caucase à l'ouest et du Kopet Dag à l'est.
De ce fait, l'Iran est un exemple majeur de collision continentale juvénile active dans laquelle les structures héritées, ainsi que les hétérogénéités de la lithosphère, exercent un contrôle important sur la localisation et le style des déformations. L'intégralité de la zone de collision est située en territoire Iranien, depuis l'Arabie stable au sud jusqu'à l'Eurasie stable au nord.
Ce séisme était prévisible dès le 8 Mars :
http://desorchideesetdesorties.20minutes-blogs.fr/archive/2010/03/08/un-seisme-de-magnitude-4-4-a-frappe-en-grece-a-13-h-12-temps.html