On se demande toujours quelle tête doivent avoir les gars qui vous balancent des spams à longueur d'années. Je vois bien celle qu'ils auraient si je leur tombais dessus. Et puis un jour, un roi du spam est condamné. Et il a vraiment la tête de gros con qu'on n'imaginait même pas dans nos cauchemars les plus frappés. C'est arrivé le 29 octobre 2009 en Californie. Sanford Wallace, alias Spamford, a été condamné par un tribunal à payer 711 millions de dollars à Facebook. Comme il s'est mis en faillite, il n'est pas près de raquer un cent. Mark Zuckerberg ne peut donc pas compter dessus pour renflouer sa petite entreprise. Ça devrait quand même calmer ce têtard à hublots malfaisant qui bouffe comme quatre et pèse un bon quintal et demi. Car la prison a l'air de se profiler pour Wally le spammeur, qui risque d'y perdre en promenade quotidienne grillagée une partie des kilos en trop qu'il trimballe.
Je ne connais pas la tête des types qui se cachent derrière les jeunes slaves délurées qui m'envoient actuellement des mails aguichants. L'adresse des mails sent son spam à plein nez. Les arnaqueurs russes ont encore des progrès à faire. Mais peut-être qu'au fond, ils s'en moquent. Car ce qui attire l'œil, c'est la photo avenante des jeunes filles qui m'écrivent à moi, personnellement. On n'est pas de bois : un corps de rêve dans sa boîte mail tous les jours, je veux bien être contre, mais alors tout contre. C'est pour ça que je ne les jette pas tout de suite. Je finasse, je minaude... En clair, je me rince l'œil avant de classer la demoiselle dans les indésirables. A contre-cœur...
Le dernier message que j'ai reçu commence par un craquant «Salut l'inconnu !». Bon, on a évité de peu «Salut poilu», ou «Salut cocu»... Donc, je suis plutôt content. Après, ça se gâte un peu, et on dirait que c'est Monsieur Preskovic qui lui tape son texte dans Google Translate :
«Je longtemps voulais faire connaissance avec l'homme sur Internet, mais ne se decidait pas de faire cela.»
Voyez-vous ça, tu voulais connaître «l'homme». C'est beau, la quête de la connaissance. Mais je ne vois pas en quoi je suis concerné directement. Vois-tu, ma biche du Caucase, moi, je longtemps adore qu'on m'appelle par mon petit nom. C'est bête mais je longtemps trouve ça tout de suite plus convivial. Et puis allez, tiens, un caprice : mets-moi longtemps un pronom personnel par-ci par-là dans tes phrases, ça ne mangera pas de pain et je les comprendrai longtemps bien mieux.
«Puisque je ne confiais pas l'amour sur Internet. Mais mon amie a rencontre l'homme sur Internet, et ils se mariaient. Maintenant chez eux la famille heureuse.»
'Tain, il a un pot d'enfer, «l'homme». Il va sur Internet et il se fait pécho par un canon russe, amie avec une bombasse à baver sa race. C'est pas des trucs qui m'arriveraient à moi, tiens.
«J'espere aussi que je pourrai trouver l'amour ici. J'espere que vous l'homme, a qui je reve! Et beaucoup j'espere que vous m'ecrirez. C'est probablement le sort ? Je crois au sort, et j'espere que le Dieu m'aidera a trouver l'homme digne. Probablement cela vous!»
T'as de beaux yeux mais t'es chiante, ma tigresse de l'Oural, avec ta manie d'oublier les verbes au bon moment. Ça partait pourtant bien. Comment tu veux que je longtemps comprenne? Cela vous quoi? Met la cabane sur le chien ? Claque sa chatte ? Reprend deux fois des moules ? En tout cas, si tu cherches à contacter l'homme digne, ne compte pas sur moi. Déjà qu'il me pique toutes les meufs sur le web, tu ne veux pas en plus que je te donne son portable. Même si tu longtemps insistes.
Cela - est un peu de sur moi : moi - la blonde mince aux yeux bleus.
Et bien voilà, avec un verbe, c'est tout de suite plus clair ! J'adorerais être un peu de sur toi, mon petit canard des îles Kouriles. Et longtemps, même. Enfin, si on se rencontre un jour. Une fois que «l'homme» t'aura laissé tomber. Ce qui risque d'arriver plus tôt que tu ne le crois, ma truite saumonée des affluents de la Volga.
«Je laborieux aime preparer la nourriture. Je la fille modeste n'aime pas les conflits.»
Tiens, c'est marrant, moi, ce sont tes phrases que je laborieux lire. Je le gars modeste n'aime pas non plus les conflits. Enfin, faudrait quand même pas trop pousser Ted et Eux dans la taïga. Surtout si tu me sers du Kloug à chaque repas.
«Bien, sur cela je m'arreterai, et je vous ecrirai plus sur moi dans la lettre suivant. J'espere recevoir beaucoup de vous la reponse. ecrivez me sur cette adresse, et je peux vous envoyer plus de mes photos. Je avec l'impatience attendrai votre lettre.»
Dis à Preskovic de se pousser... Ou d'enlever ses moufles quand il tape. J'ai une migraine abominable, rien qu'à te lire.
«Mon courrier electronique : [email protected]»
Il faut que je me lave quoi ? Non ? Déjà ? T'es une chaudasse, ma levrette du Tatarstan...
«Je vous souhaite l'agreable jour, j'espere que ma lettre a ameliore votre humeur.»
Ça, tu peux le dire : je me suis marré très beaucoup longtemps à lire la fille modeste...
Les souhaits chauds de vous, Veronika.
Y a pas de quoi, mon petit poussin de Novgorod.
Mais bon, il faut se rendre à l'évidence, on est trop différent. Qu'est-ce qu'un Parisien en scooter à trois roues pourrait bien raconter à une péquenot jeune provinciale russe ? Et puis moi, jouer au scrabble, c'est déjà pas mon truc. Alors avec des lettres cyrilliques, ça sera une tannée. En revanche, je connais un gars qui ne serait pas trop regardant. Vous devriez vous entendre: il adore la bouffe, le sexe et les spams. Ah mais alors, longtemps, le gars ! Il a juste une petite ardoise à régler chez Facebook, 700 briques, trois fois rien, une misère. Mais comme tu travailles laborieux, vous devriez remonter la pente avec l'impatience.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 03 avril à 16:07
veronika c'est moi oscar savi tu m'oublier je t'envoi des message mais je ne n'arrive pas le faire