Connu aussi bien comme chanteur que compositeur ou encore parolier, Jean Ferrat a marqué son époque. Né en 1935, Jean Tenenbaum, de son véritable nom, subira toute l’horreur de la Seconde guerre mondiale. Obligé de porter l’étoile jaune à l’âge de 11 ans, il perdit son père qui fut déporté au camp d’Auschwitz. Lui eut la vie sauve grâce à des militants communistes qui le cachèrent. Il gardera une éternelle reconnaissance aux hommes de ce parti et pour la gauche de manière plus générale.
Il commença par des études de chimiste et devint aide-chimiste avant de basculer progressivement dans la chanson. Dès 1956, il se fait remarquer en mettant en musique « Les yeux d’Elsa », célèbre poème d’Aragon, auteur qu’il admirait entre tous. Mais, ce n’est pas encore Jean Ferrat qui interprète sa création.
Pour son premier succès, il faut attendre 1960 et la sortie de « Ma Môme ». Chanteur engagé, Jean Ferra connut, tout au long de sa carrière, les affres de la censure. N’aimant pas apparaître à l’écran, on ne l’y retrouve que très rarement. Il se fait bien plutôt un honneur de dénoncer des pratiques strictement commerciales qui ne bénéficient pas à la créativité de la scène française.
De Nicolas Sarkozy à Robert Hue, les hommages pleuvent sur la tête d’un homme qui ne les aurait certainement pas acceptés tous avec sérénité… A ce propos, rien ne vaut la relecture d’une interview qu’il avait donnée au Parisien en janvier 2007. A l'époque, le chanteur soutenait la candidature de José Bové.