Au balcon

Par Deathpoe

Les morts ont peut-être fini par trouver leur place. Ils n'ont plus aucun défaut, ni devoirs à rendre. Alors la poussière s'est accumulée à mes pieds et j'en ai pris une poignée pour me nourrir un peu. La Lune était extravagante à toujours changer de visage et j'en avais plus que marre de cette danse-là. Une soupe un peu fade dans laquelle l'on se noie, et qui nourrirait pourtant quantité de malheureux acteurs sur la descente, riches clochards perdus dans les rues.


Les morts ont le pardon dans le même temps qu'ils savourent leur dernier soupir, abrégé comme le puzzle d'un enfant qu'on aurait piétiné. Pour eux rien n'avance, et les pièces ne s'agencent plus d'elles-mêmes. Puisqu'il n'y a plus rien. La voie lactée de mon coeur dans un verre d'eau est au bord de l'implosion, une métastase géante qui range tout sur son passage et grignote toutes les secondes qu'elle voit.
Il faut oublier les jeunes années comme un chien au bord de la route, apeuré, sans nourriture. Des aiguilles sont plantées un peu partout dans nos membres et nos yeux fixes nous donnent l'air d'être empaillés. Peut-être que nous tirons sur la corde au quatre coups de cloche, lorsque la dernière sauvegarde de sérénité est perdue depuis bien longtemps, inutilement préservée. Quant aux doutes ils se sont fait la malle et se tirent à pile ou face dans un silence en camisole.
Au fond, ces jeux de dés et de cartes sont répétitifs. Autant construire un château de sable en attendant qu'il s'écroule pour de bon.