Community fait partie des nouvelles comédies proposées par la chaine NBC depuis la rentrée 2009. Avec à ce jour 18 épisodes déjà diffusés, la série s’est doucement installée et sera renouvelée pour une saison supplémentaire. Sans être d’une originalité folle ni de conception révolutionnaire voici sans doute l’une des séries les plus réjouissantes vues ces derniers mois. Une série où la plupart des épisodes provoquent des fous-rires tout le long des 22 minutes de leur durée.
Community est le nom donné aux États-Unis à des sortes de centres universitaires communautaires moins prestigieux que les grandes Universités et réservés à ceux qui ont eu un parcours chaotiques ou sont pour différentes raisons dans l’obligation de reprendre des études tardives. Facilement assimilée à une université de « ratés » on imagine aisément la faune hétéroclite estudiantine qui peut évoluer dans un milieu pareil.
Les 7 personnages principaux de la série Community sont des élèves qui se retrouvent régulièrement à la bibliothèque pour y travailler leurs cours de langue espagnole. Autour du « héros » Jef (ancien avocat rayé du barreau) on trouve pèle-mêle : Troy, un quarterback qui s’est démis l’épaule et n’a pas pu obtenir de bourse, Pierce un faux gourou marié sept fois (le chiffre porte-bonheur), Shirley, une mère de famille noire divorcée qui veut faire quelque chose de sa vie, Annie, une ancienne lycéenne manquant de confiance en elle, Abed, un fils d’immigré palestinien qui parle plus vite que son ombre et Britta, une ex-lycéenne qui a abandonné ses études pour impressionner Radiohead. A la lecture de cette présentation on pourrait vite craindre que l’on tombe là dans les clichés habituels des séries ayant pour situation le collègue ou l’université. Ce n’est pas faux. De même les intrigues n’ont rien d’exceptionnelles : on retrouve les grands thème abordés généralement comme les relations profs-élèves, l’appartenance au groupe, le rejet, les amourettes, le manque de confiance en soi et savoir relever des défis pour se surpasser… Mais là n’est pas l’intérêt de la série en fait. Community est surtout remarquable par la qualité et le force comique des personnages et de l’ambiance qui règne dans chaque épisode. Parmi nos 7 vedettes on retrouve l’incontournable Chevy Chase, certes vieilli et empâté mais qui a su garder cette faculté à rendre loufoque chacune des situations dans lesquelles il se retrouve. Certaines scènes sont irrésistibles comme par exemple un conseil de discipline qui pour des raisons pratiques ne peut avoir lieu que dans l’enceinte d’une piscine. Le décalage est partout : le professeur d’espagnol n’est autre qu’un asiatique : le redoutable Señor Chang. Le duo d’amis black-maghrébin porté par les personnages d’Abed et Troy est des plus réussis. On les retrouve d’ailleurs en fin de quasiment chaque épisode dans des petits sketchs de conclusion. Les épisodes sont parfois inégaux mais sur la durée on s’attache bien vite aux personnages et l’on prend surtout un plaisir fou à partager les délires et la vie farfelue de l’Université de Greendale. Quelques guest apparaissent au fil des épisodes comme Jack Black qui campe un étudiant complètement frappa-dingue. Voilà qui nous prouve que les comédies peuvent encore séduire un public même avec des recettes déjà ben usitées.