L'ombre du vent - Carlos Ruiz Zafon

Lorsque j'ai fermé ce livre je suis restée comme éblouie par cet ouvrage que j'ai trouvé magnifique. Le texte est superbement bien écrit avec une histoire qui vous tient intrigué de bout en bout.

Un hommage à la littérature avec un jeune garçon que son père amène, le jour de ses 10 ans, choisir un livre au "Cimetière des Livres Oubliés". Il est attiré par l'Ombre du vent de Julian Carax et ce livre va changer sa vie.

Passionné par sa lecture il se mettra en quête de connaître l'histoire de l'auteur dont les ouvrages ont été brûlés par un individu qui veut lui acheter son exemplaire qu’il veut aussi détruire.

Le lecteur suit l'évolution de ce garçon qui vit à Barcelone durant l'histoire sombre de l'Espagne sous Franco. Il connaîtra les premiers émois de l'amour avec une jeune femme aveugle de plus de 10 ans son aînée à qui il fera la lecture et qui le fera souffir durant de longues années. Il connaitra ensuite le grand amour tout comme son héro mais il se retrouvera entraîné dans une quête très dangereuse où il y aura beaucoup d'horreurs. Il se sentira obligé d'aller au bout pour connaître la vérité qui va l'aider à trouver sa propre voie.

A la fois drôle et triste ce livre nous emène dans les dédales de deux histoires parrallèles qui se déroulent dans deux pèriodes différentes de l'Espagne.

Pour vous donner un petit aperçu de l'écriture de Carlos Ruiz ZAFON voici un extrait du début de l'histoire où le narrateur devient amoureux pour la première fois.

Ses doigts sentaient la cannelle. Je ravalai la salive, tandis que mon coeur battait la chamade, et je remerciai la divine providence qu'il n'y eût pas de témoins pour me voir rougir si fort que j'aurais pu allumer un havane à un mètre de distance.
Cette après-midi de brume et de crachin, Clara Barcelo me vola le coeur, la respiration et le sommeil. Profitant de la lumière de l'Alteneo, ses mains écrivirent sur ma peau une malédiction qui devait me poursuivre pendant des années.

...As-tu déjà embrassé une fille Daniel?
Mon cervelet s'étrangla et ma salive se transforma en sciure de bois...

...Arrivé à ce point, je me trouvais réduit à l'état d'idiot, à la merci de cet être...

Tout le livre est dans ce style d'écriture à la fois très imagé, drôle et sensible. Un livre où l'on se délecte des mots et dont on ne peut se détacher alors qu'il a plus de 600 pages. Pour moi un grand moment de lecture!

Catherine Chateau-Artaud