Extrait d’un article en une du nouvel économiste – Numéro daté du 4 mars 2010
…la revanche de l’être sur l’avoir
A commencer par le fait que si la valeur d’achat se trouve remise en question, d’autres notions sont elle à la hausse. Parmi celles-ci, le temps et le savoir.
Deux fondamentaux qui après avoir un temps été éclipsés par une frénésie de consommer, reviennent en tête des désirs des consommateurs en quête de changement.
« Lorsqu’on regarde l’échelle des priorités, on s’aperçoit que le temps est fortement remonté, indique Véronique Varlin (Directrice Associée Euro-RSCG). La preuve : les enfants arrivent en tête des priorités, immédiatement suivis par les sorties et les loisirs culturels. Autrement dit tout ce qui relève de l’expérience ; ce qui témoigne de nouveaux arbitrages en faveur de l’enrichissement personnel »
Une revanche de l’être sur l’avoir que perçoit également le philosophe de l’IRI, Bernard Stiegler . «Parallèlement à cette baisse du désir de consommer, on assiste à l’émergence d’un nouveau désir de savoir : France culture n’a jamais été aussi massivement podcasté, rappelle-t-il. Et lorsque le collège de France a annoncé sa décision de mettre ses cours en ligne, cela a donné lieu à un million de téléchargement en 2 mois. »
Ce qui montre bien les prémices d’une mutation sociale. « Les excès des dernières décennies ont créé un sentiment de saturation et un désir de désintoxication qui font qu’aujourd’hui les gens reviennent à l’essentiel »
Notre conclusion via cet excellent article ( de ce très bon journal) : la société des savoirs et de la connaissance se met en place, lentement mais inexorablement. Après la guerre nous avions peu de moyens mais beaucoup de main d’œuvre, les outils et la technique sont partout et bon marché et c’est bien la compétence et le talent qui risquent de devenir des denrées rares.
Désormais ce n’est plus la possession d’un ordinateur portable qui crée la différence entre les travailleurs mais bien plus leurs capacités à utiliser intelligemment des outils numériques banalisés et omniprésents.