Aujourd’hui dans l’après-midi au large de Brest l’Esperanza a interpellé le Kapitan Kuroptev parti hier soir de Montoir-de-Bretagne. L’Esperanza s’est approché à environ 1000m du Kapitan Kuroptev, deux zodiacs de Greenpeace ont alors été mis à l’eau et se sont positionnés entre les deux navires. Le commandant de l’Esperanza a contacté par radio le Kapitan Kuroptev pour lui signifier la position ferme de Greenpeace contre les exportations de déchets nucléaires français en Russie et pour lui demander de faire demi-tour. La seule réponse a été que cette demande devait être adressée au gouvernement français… Dans le même temps une grande bannière de 13m x 2m a été déployée sur l’Esperanza avec le message « No nuclear waste to Russia ». Le Kapitan Kuroptev n’a pas réagi à cette interpellation, mais de manière surprenante plusieurs gendarmes maritimes français étaient présents à bord et sont sortis sur le pont pour observer la scène. Un hélicoptère de la gendarmerie est venu survoler les deux navires.
La série d’action entamée jeudi s’inscrit dans tout ce que Greenpeace fait depuis le début de l’année pour faire cesser les exportations de déchets nucléaires français vers la Russie :
Le 24 janvier blocage par trois fois du convoi ferroviaire de déchets à Cherbourg
Le 16 février blocage du convoi ferroviaire à source à l’usine du Tricastin
« Nous montrons que notre détermination est aujourd’hui sans limite et que nous ferons tout pour obtenir un arrêt immédiat de ces exportations. » déclare Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France.
Un énorme mensonge
EDF et Areva affirment que l’uranium appauvri est envoyé en Sibérie pour être enrichit et qu’il est ensuite renvoyé vers la France. Les industriels mentent sur ce point.
Les chiffres officiels* sur les flux de matière entre la France et la Russie du Haut Fonctionnaire de Défense publiés en décembre 2009 prouvent qu’Areva et EDF ne disent pas la vérité : depuis 2006, 33 000 tonnes d’uranium ont été exportés vers la Russie alors que seules 3090 tonnes ont fait le chemin inverse. Quid des 30 000 tonnes manquantes ?
« Ces exportations seraient illégales si ces matières étaient qualifiées de déchets. Or aujourd’hui les industriels s’en sortent avec ce mensonge honteux en parlant de matières valorisables, affirme Yannick Rousselet. C’est comme si on envoyait aux russes des oranges déjà pressées en leur disant que, peut-être, dans 50 ans ils pourront encore en tirer une goutte de jus. »
Un scandale qui touche aussi le public
Le grand public se mobilise avec Greenpeace pour faire cesser ces exportations de déchets nucléaires vers la Russie. Sur la page http://www.greenpeace.fr/stop-nucleaire/ les internautes peuvent envoyer une lettre directement à Jean-Louis Boorlo. Le Ministre a ainsi reçu plus de 27 000 demandes de moratoire.
*http://www.greenpeace.org/raw/content/france/presse/dossiers-documents/rapport-hctisn-france-russie.bin