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Et si le MoDem gagnait une région : Rodolphe THOMAS et la Basse Normandie

Publié le 13 mars 2010 par Soseki

Prétendre que le MoDem serait capable de remporter une région, cela relève t’il de la dérision ou de l’aveuglement militant ?

Et pourtant, quand l’on s’écarte du prisme déformant des sondages nationaux, on s’aperçoit que la réalité des régionales est plus complexe. Chaque élection apporte sa surprise. Il est bien possible que la surprise de ces élections régionales, proviennent des personnalités… régionales !

 Les écologistes en Alsace, le FN en PACA, le PS en Ile-de-France, l’UMP en Pays de Loire voire en Champagne-Ardenne, et le MoDem… en Basse-Normandie.
Tout d’abord, il ne me paraît pas du tout inconcevable que le MoDem réalise quelques scores enthousiasmant, en Aquitaine, Alsace et Bretagne, voire Rhône-Alpes. Ces régions, et bien d’autres, voient des têtes de liste MoDem de grande valeur. Ceux-ci ne se sont pas trompés d’élection, leurs personnalités et leurs programmes ne sont pas seulement attractifs, mais si le contexte politique n’était pas aussi défavorable au MoDem, ils seraient des challengers de 2d tour.

 Concernant la Basse Normandie, plusieurs facteurs expliquent les légitimes ambitions du MoDem et de son leader, Rodolphe THOMAS.

 D’abord, pour rappel, à quoi sert la Région ? J’ai commis un article il y a quelques temps sur cette question mais pour résumer : le développement économique, la lutte contre le chômage, les formations professionnelles, les lycées et les transports sont de leurs propres compétences.

Pensez-vous ne pas être concernés ?…

La Région est devenue cet espace territorial où les enjeux territoriaux sont les plus visibles, les plus percutants. L’Europe ne s’y est pas trompée : c’est auprès des régions qu’elle s’investit, par des fonds très importants (FSE et FEDER) qui structurent sur des projets d’avenir.
La concurrence entre régions européennes, et au sein même de la France, est une réalité.  Seule la démagogie, l’irresponsabilité et l’incompétence l’ignorent. La force de l’économie des régions se basent sur l’innovation et l’attractivité, donc sur le lien entre recherche/entreprises/services territoriaux, et la qualité de vie.

  La Basse Normandie est connue et enviée pour sa qualité de vie : climat doux et tempéré, espaces naturels magnifiques, gastronomie, patrimoine historique, sont des atouts incontournables.

Et pourtant : chômage ayant augmenté de 20 % en 1 an seulement, 41,6 % des moins de 25 ans sont au chômage, salaires des cadres et cadres supérieurs les plus bas de France. La jeunesse normande, surtout diplômée et qualifiée, fuie en Ile de France, Bretagne et Pays de la Loire pour trouver travail et revenus respectables. L’avenir de la région s’écrit à l’imparfait.
Transports archaïques, avec notamment une capitale régionale à 250 km de Paris mais éloignée de 2h15 en transports ferroviaires. Pour comparer, Strasbourg est à près de 500 km de Paris mais 2h en TGV, Lille est à 1h en TGV, etc.
L’université de Caen et sa présidente ont refusé de s’inclure dans la modernisation et la coopération entre sites d’enseignement supérieur.
Bref, la Basse Normandie subit un déclassement économique dangereux, son attractivité économique se détériore malgré une tradition industrielle (construction navale et automobile, électronique, métallurgie, monétique) et agricole de hautes qualités (pêche, conchyliculture, lait, viande, céréales, lin).

La classe politique est souvent jugée médiocre. Par exemple, les parlementaires bas-normands ont été incapables de défendre la branche des transports quand les élus Bretons ont réussi à avoir les taxes les plus basses… Comment s’étonner que les entrepreneurs bas-normands de cette filière ne s’organisent pas pour « délocaliser » en Bretagne ?
Cette classe politique vit sur un passé qu’elle n’a pas bâtie et est incapable de dépasser ses divisions partisane et surtout d’intérêts particuliers…

 Les Régionales
La Région est présidée, comme la plupart encore aujourd’hui, par les socialistes-Verts-communistes. Le bilan de ceux-ci est au mieux médiocre. Aucune réaction pour lutter contre la crise économique et sociale, aucun plan de développement des transports, aucun projet structurant le développement économique et l’innovation. Le plan de relance économique amené par le gouvernement n’a suscité aucun intérêt de la présidence socialiste. Le bilan écologique, puisque la région est coprésidée par les Verts, est inexistant.
Quant à l’UMP, celle-ci est minée par de graves divisions. Le tête de liste a été trouvé au dernier moment, victime lui aussi d’un charisme aveuglant (et ancien adversaire de la réunification normande), après l’abandon de celui qui fut choisi par les militants de l’UMP, et malgré les partenaires du Nouveau Centre qui voulaient imposer Philippe Augier. Ce dernier, excellent maire de Deauville, avait mené la liste UDF contre l’ancienne présidence UMP sortante… On comprend les rancunes…

 PS, Verts, UMP et affidés sont donc dans une situation politique fragile, aux bilans médiocres, aux démarches et personnalités de piètres envergures. On peut concevoir que les Bas-Normands soient peu confiant dans l’avenir de leur territoire et aient peu à espérer de leurs politiques.

 Le MoDem en Basse Normandie

Le terreau centriste est très fort dans cette région. La recherche de l’équilibre, de la modération et du bon sens importe plus que l’affrontement. L’UDF produisait traditionnellement des scores électoraux flatteurs. Mais à force de tradition on est tombé dans la rente de situation, dans les mauvaises habitudes, dans la facilité et aussi, il faut bien le dire, une certaine médiocrité.
L’évolution en MoDem a aussi apporté sa tempête dans les terres normandes. Les déchirures fratricides furent terribles, déboussolant la plupart des politiques et électeurs.
Ici comme ailleurs au MoDem et dans les autres partis, les discussions pour constituer la liste régionale furent âpres. Chaque individu est persuadé d’être légitime et compétent pour figurer sur une liste, sans jamais penser une seconde à l’intérêt général de la liste, à la nécessaire représentativité des territoires, des professions, et surtout du lien avec le tissu politique. Dès le 1er tour, l’Alliance Ecologique Indépendante, Génération Ecologie ont rejoint le MoDem pour une liste d’alliance. Si chacun s’en félicite,  il y a forcément des places à répartir pour que chacun s’y retrouve.

 Il y a donc toujours cette quête de recherche d’équilibre à laquelle s’ajoute le besoin de renouvellement de la classe politique, et le besoin vital d’une nouvelle figure, forte, volontaire, conquérante. Rodolphe THOMAS correspond à cette quête.

  Rodolphe THOMAS incarne ce qui peut faire réussir le MoDem, de ce que peuvent représenter les Démocrates. Il sera sans nul doute celui qui réalisera le plus fort score des régionales pour le MoDem.
Jeune maire (47 ans) d’une ville importante (Hérouville Saint-Clair) de Basse Normandie, il s’est fait réélire par ses concitoyens dès le 1er tour des dernières municipales, à 53 %, dans une ville qui venait de voter à 67 % au 2d tour des présidentielles pour S. Royal. Ses électeurs lui offraient même le luxe de lui donner un canton appartenant jusque là au PS !
Qui est-il ? Un jeune comme les autres, mais aussi batteur d’un groupe de rock passionné de politique. Puis un jeune homme qui avait repris le garage de son père tout en continuant à suivre ses cours de gestion le soir. Ensuite un jeune conseiller municipal qui vole sa ville au nez et à la barbe (ou collier traditionnel) des socialistes, persuadés d’être les propriétaires de la commune.

 Intelligence politique, audace, pugnacité le définissent.

 Cette commune d’Hérouville Saint-Clair, qui était devenue le laboratoire du socialisme et notamment d’une certaine « gauche caviar » étrangère aux réalités sociales, à l’urbanisme froid et impersonnel, connaissait des records de chômage et de délinquance pour sa population pendant que ses élus gogoche paradaient dans leur culture sectaire.
Cette ville que la plupart voyaient comme condamnée, Rodolphe THOMAS lui a donné un nouveau visage : baisse de la délinquance la plus forte de la région, arrivée chaque année de nouvelles entreprises, mise en place de la clause sociale de marché, proximité permanente avec la population avec ses conseils de quartiers et rencontres hebdomadaires, et, symbole de renaissance, la création d’un festival rock (Beauregard), dans le magnifique parc d’un château, déjà devenu un lieu de passage obligé pour les grands noms (par exemple Pete Doherty, Gossip, ou Aya en 2009, Iggy Pop, Mika, Nouvelle Vague et tant d’autres pour 2010…). On envie les habitants de sa ville…
Ce « garagiste » que les bonnes bourgeoisies de gauche et de droite méprisaient, il a révolutionné son territoire. A présent, gauche et droite le respectent et le craignent.
Ce qu’il réalise dans sa ville est pour tous la preuve qu’un politique peut changer, en bien, la vie de ses concitoyens : une « dynamique de la réussite ».

 Il incarne parfaitement le MoDem : vitalité, jeunesse, dépassement des clivages et intérêts partisans, respect de l’Etat et de ses agents, soutiens aux entrepreneurs dont il connaît si bien la vie, et surtout partenariat collectivité publique et acteurs privés.
Intelligence politique, audace et pugnacité, encore une fois, sont mises au service de la région, pour que celle-ci retrouve son esprit conquérant.

Son programme est à la hauteur du personnage :

  •  « plan anti-chômage » qui retire 5 000 personnes de suite du chômage,
  • il est le seul à  avoir imaginé la création d’une agence régionale d’Intelligence Economique liant recherche et entreprises avec la Région au sein de clusters, l’animation et mutualisation par branches professionnelles, la création d’ambassades normandes en Chine, Inde, Brésil et Etats-Unis pour l’attractivité du territoire, la création de la marque « Normandie »,
  • il a trouvé une alternative à un hypothétique TGV faussement promis par l’UMP mais vraiment électoralement simulé (7 milliards d’euros la Ligne Grande Vitesse). Travaux de rénovation, électrification (82 % des locomotrices sont au diesel : super bilan écologique des Verts !), points d’arrêts périurbain, tram jusqu’à la mer, etc. pour un montant plus de 10 fois inférieur au coût d’un TGV.
  • Inscription de sa région dans le réseau des universités européennes de la mer (réseau Mentor) pour la recherche sur les énergies et produits renouvelables, tout un plan d’innovation pour l’agriculture et la pêche avec une politique énergétique et écologique particulièrement audacieuses, etc.…
  • Plan de rénovation et construction pour les installations culturelles et sportives
  • Soutien à une TV régionale 24/24h, promotion du label « égalité homme/femme », etc.

 Son programme est respecté par tous. Reste à transformer et ne pas être noyé dans une ambiance contraire aux vents MoDem…

 La présidence PS s’est révélée inutile, incapable de lutter contre le déclassement de la région, d’établir un lien entre les 2 Normandie. Le charisme du président sortant, Laurent Beauvais, est si éclatant qu’il correspond à la définition même de l’anonymat. De plus, il doit ménager son concurrent Vert qui avait dirigé la région avec lui…

Enfin, il y a aussi une spécificité démographique : le département du Calvados représente à lui seul ½ électeurs de la région, et le seul bassin de Caen près de 25 %. Or, le tête de liste UMP est de la Manche, le président socialiste sortant est de l’Orne, et Rodolphe THOMAS est le seul candidat provenant de ce bassin caennais.

 Légitimité et compétence : les deux mamelles de la Démocratie…

 Aussi, chacun s’attend à un score ad minima deux fois supérieur à celui du MoDem national… Et les institutionnels le harcèlent pour connaître ses décisions pour le 2d tour.
L’image de l’homme, sa dynamique, font de lui au pire le « faiseur de roi », au mieux le futur président de région.

 Ce serait un tremblement de terre pour le PS et l’UMP : le MoDem qui emporte une région !!!  Car tous craignent qu’il ne réalise à hauteur de la région ce qu’il a réussi pour sa ville.

 Rodolphe THOMAS incarne l’espoir le plus sûr du MoDem à ses élections régionales. Je lui souhaite la réussite qu’il mérite, car il symbolise ce que peut apporter de mieux le MoDem au monde politique, ce que nous, ici sur ce blog, attendons pour notre identité Démocrate.
Avant les échéances nationales, espérons qu’il transmette à tous les Démocrates ce nouveau souffle dont nous avons tous besoin, ce réveil sur lequel doit pouvoir s’appuyer François Bayrou pour la France.


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