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Sans tabou: épisode2: Une nouvelle vie

Publié le 11 décembre 2009 par Bella_ragatsa
Sans tabou: épisode2: Une nouvelle vie
Les yeux grands ouverts, Ranime poussa un cri de surprise.
- Tu bosses alors ?
Sabrina sourit s’approcha d’un pas d’elle puis dit.
- Exactement !
- T’as pas l’air de l’être ! s’écria Ranime d’un ton spontané.
Sa phrase naïve lui fit éclater de rire, alors elle continua.
- Dis donc ceux qui travaillent ils ont un air spécial ?
- Non ce n’est pas ce que je voulais dire ! murmura-t-elle timidement puis avec difficulté, tu sembles avoir mon âge !
- Euh ! t’as 23ans toi n'est-ce pas ? Puis en prenant un autre souffle, ben moi je bossai depuis l’âge de 21ans !
- Tu n’es pas allée à la fac ?
Elle la regardait fixement puis répondit d’une voix docile.
- Si j’ai fait deux ans de préparatoire ! mais j’ai arrêté depuis ! et en ingurgitant sa salive, je n’ai pas le souffle et je n’aime pas trop les études !
Ranime, un peu confuse et curieuse continua sa pluie de questions, sans se rendre que cela commençait à gêner son interlocuteur, qui se mettait à fumer le bout de cigarette comme une voiture qui consommait de l’essence rapidement et sans prendre de pauses.
- Pourquoi t’es entrée en fac si tu ne voulais pas continuer ?
Sabrine la regarda de travers puis en prenant un dernier souffle de la pauvre cigarette sur laquelle elle s’est acharnée.
- Tu poses trop de questions toi ?
Ranime n’ajouta le moindre mot, elle resta sur ses gardes les yeux vacillants d’un nuage d’embarras. Inspectant la réaction brusque de sa nouvelle colocataire, elle sourit puis, comme pour pousser la plaisanterie jusqu’au bout.
- Je voulais un peu te taquiner ! on en parlera des détails une autre fois, d’accord ? Puis en embrassant, Ranime sur sa joue comme pour se pardonner, je commence à t’apprécier, tu le sais ou pas ?
Ranime se laissa guider par son cœur inquiet, elle avait trop de questions à poser et ne savait lesquelles poser en premier, craignant embarrasser d’autant plus Sabrine. Cette dernière, examinant son regard, sourit et tenta à nouveau de rallumer le dialogue, qui devenait peu à peu épineux et suspicieux, voire ravageant.
- Je suis vendeuse !
- T’as ta propre boutique ? s’écria Ranime, voulant lui arracher la réponse.
- Mais non, je ne suis pas assez riche ! dit la fille en riant.
- On n’a pas besoin d’être riche pour avoir une boutique !
En plongeant son regard dans le sien.
- On besoin tout de même d’un petit capital, et je n’ai aucun sou à investir moi !
- Oui t’as raison ! balbutia Ranime tout doucement puis ajouta, dans une boutique de fringues ?
Elle hocha sa tête pour dire oui puis en rigolant.
- C’est au Palmarium, si tu y passes un jour alors viens me voir dans la boutique, je te ferai sûrement un bon prix !
- Merci c’est trop gentil ! s’écria Ranime en traçant un superbe sourire sur ses lèvres.
- Je t’en prie ! dit-elle en faisant un clin d’œil puis en s’interrogeant de son côté, alors tu emménages quand toi ?
- Euh je pense après demain ! puis en se rappelant, ma colocataire viendra dés demain !
En lui coupant la parole, d’un ton trop excité.
- Cool alors j’apporterai ma petite valise dés demain pour m’installer !
En fronçant les sourcils, Ranime se demanda, un peu étonnée.
- C’est tout ce que t’as comme affaires ?
Sabrine se mettait à rire un bon moment puis répondit brièvement.
- Mais non, et puisque je constate que l’appartement ne manque de rien, je ne vois même pas pourquoi j’apporterai une autre cuisinière ou un réfrigérateur !
- C’est ta première année sur Tunis ?
Sabrine se taisait un bon moment puis en dévorant Ranime de regards.
- Non, ça fait 4 ans que j’habite ici, et en hésitant un petit moment, je partageai un petit studio avec deux filles, mais il y a eu un petit problème, on s’est disputé et j’ai décidé d’emménager, voilà !
Ranime ne dit rien, évitant de l’étouffer avec une autre question jusqu’à ce que la sonnerie du GSM de Sabrine vint briser ce calme éphémère. En examinant l’écran de son cellulaire, une grimace se dessina sur son visage, puis en grognant.
- Pff ! c’est mon patron ! puis en décrochant et d’une voix, un peu frustrée, bonjour, monsieur Nader, cava ?
Ranime, silencieuse, s’éloigna un peu, par politesse, pour éviter d’entendre la conversation, mais la voix coléreuse, et tourmentée se fait entendre malgré elle.
- Mais où es-tu putain ? Le fournisseur t’attend depuis une demi-heure devant la boutique !
- J’étais en train de consulter le nouvel appart dont je t’ai parlé…
En lui coupant la parole agressivement.
- Je m’en fiche de ce que tu fais, tu bouges tes fesses immédiatement et tu pars ouvrir la boutique pour qu'il dépose sa putain de livraison ? Est-ce clair ?
- OK, monsieur Nader ! et en badinant, ne t’énerves surtout pas t’es un jeune marié, et ce n’est pas un bon signe lors de la lune de miel !
D’une voix rauque et sévère.
- Ferme-la, et va immédiatement.
Puis il raccrocha, et mit le GSM dans sa poche de pantalon, tout en arrêtant sa voiture devant la maison du chott, à Hammamet.
En entendant une voiture se freiner devant la ville, Sondos, qui était dans le petit salon d’accueil, guetta à travers la fenêtre son visiteur, et dès qu’elle s’aperçut de son identité, un petit sourire illumina son visage et d’un geste pressé, elle brossa vite fait ses cheveux avec les doigts puis attendit impatiemment l’arrivée de son homme.
Dès le moment où la porte d’entrée claqua, elle montra sa tête, dans le hall, en s’arrêtant face à lui puis en entamant la conversation.
- Tiens ! regardons qui vient ?
Il sourit, pour cacher son mécontentement de son employée puis murmura, tout doucement, en s’approchant encore d’elle.
- Je t’ai manqué n'est-ce pas ?
- Oui grave ! dit-elle en ceinturant ses bras autour de son cou, puis en échangeant un long baiser passionnel avec lui, comment t’as pu lui échapper ?
En mettant ses deux bras, autour de sa taille, il répondit d’un air macho.
- C’est moi l’homme dans la maison, je file et je rentre quand bon me semble ! puis en cherchant Rami des yeux, il est parti où ton mari ?
Elle le tapota doucement, sur son épaule puis en le grondant.
- Ne dis plus ça !
En lançant un rire fou, il reprit.
- Il n’est pas si mal comme mec !
- Mais ce n’est pas mon type ! puis en frottant la pointe de son talon, avidement contre la jambe de son amant, il est parti acheter quelques lampes, du centre-ville !
En caressant la joue de Sondos, doucement, il reprit.
- Tiens ! c’est une occasion à ne pas rater pour s’envoyer en l’air ?
Elle éclata de rire puis en reculant un pas en arrière tout en tenant la main de Nader, amoureusement.
- Oh ! je vois que t’es en manque ! puis en ricanant, la sœur du patron ne te satisfait pas assez ? Où elle n’est pas baisable ?
Il l’épia un bon moment, puis en tâchant de ne pas se mettre en colère.
- Tu sais très bien que je n’aime pas les questions !
- D’accord ! d’accord ! dit-elle en l’attirant vers elle sensuellement par le bout de sa chemise, et d’une voix capricieuse elle ajouta, que désire monsieur ?
Un large sourire se traça sur ses lèvres.
- Tu sais que tu me plais plus quand tu deviens obéissante ?
En atterrissant sa main droite sur son organe sexuel, tout en le caressant tendrement, elle murmura.
- Hum ! il me manque tant !
En plaquant sa maitresse contre le mur, il disait tout en dévorant sa nuque de baisers.
- Tu veux que je te baise ici ou là-haut ?
Elle l’embrassa à son tour sur ses lèvres puis en le poussant hors d’elle un petit moment, les yeux vacillants d’un désir charnel.
- Suis-moi dans ma chambre !
En lui tenant la main, elle avança un pas, mais la porte du jardin qui cria, soudainement, la figea sur place et la fait tressaillir du coup. En échangeant un regard étonné et angoissé avec elle, Nader se demanda.
- Qui peut venir ici vers 11 h ?
- Je ne sais pas ! balbutia Sondos, frémissante, Rami à ses clefs et il ne frappe jamais à la porte !
- Et je ne pense pas non plus que nos filles osèrent venir pendant le jour ici ?Ni Akram non plus, il enseigne aujourd’hui !
- Non, bien sûr que non ! dit-elle en baissant la tête.
Il s’efforça de se calmer, puis se dirigea vers le jardin, et en ouvrant la porte, il découvrit le visiteur non souhaité, la veille dame d’en face, traçant un sourire fané sur un visage couvert de rides.
- Bonjour monsieur! Je viens chercher mon chat Simsim, je crois l’avoir vu tout à l’heure grimper votre mur !
En apercevant le petit chat blanc tacheté de noir, Sondos le tint entre ses mains puis en s’approchant de Nader, et tout en souriant à la vieille dame.
- Le voilà, votre chat !
La vielle, le prit entre ses mains, et tout en le caressant.
- Vilain chat ! puis en dévorant Nader d’un regard inquisiteur, vous êtes le frère de son époux ?
- Oui je le suis ! dit-il, en souriant pour dissimuler son embarras.
La vieille femme, dévia son regard sur Sondos, puis en lui adressant la parole, curieusement.
- Vous travaillez dans le tourisme ?
- Pardon ? s’écria la jeune femme surprise.
En s’expliquant, la femme continua.
- Je voulais dire toi, ou votre mari ?
- Pourquoi ? Intervint Nader, d’un ton aigu.
La vielle, le dévisagea un petit moment puis en caressant la petite tête du chat.
- Ben je ne faisais que sortir les poubelles hier soir de chez moi, et j’ai vu une bande de filles étrangères, des jeunes blondes s’arrêter devant votre maison ! et en se taisant quelques secondes, mais ce n’était pas la première fois que je les ai vues !

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